Le Niger prévoit de rapatrier plus de 4.000 migrants d’ici juillet, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), afin d’éviter une catastrophe humanitaire dans le nord du pays, a annoncé une source officielle ce samedi.
Depuis 2014, l’Algérie procède régulièrement à l’expulsion de migrants irréguliers, principalement originaires du Niger mais aussi d’autres pays africains, qui utilisent son territoire comme point de passage vers l’Europe.
Le général Ibrah Boulama Issa, gouverneur de la région d’Agadez, frontalière de l’Algérie, a déclaré à la télévision publique que le mois d’avril a été marqué par une vague de refoulements « sans précédent ». La police d’Assamaka, une localité frontalière, a comptabilisé plus de 6.000 migrants expulsés en un mois, contre 7.222 pour tout le premier trimestre de l’année.
Selon le gouverneur, cette pression migratoire exercée par l’Algérie provoque une saturation des centres d’accueil gérés par l’OIM, déjà débordés. Pour faire face à cette situation critique, le Niger entend accélérer les opérations de rapatriement vers les pays d’origine, en soutien au programme habituel de l’OIM.
Fin janvier, le ministre nigérien de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences sécuritaires de ces refoulements massifs. Il avait alors appelé l’OIM et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à intensifier les efforts de retour volontaire des migrants, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Depuis le début de l’année 2024, plus de 31.000 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger, selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara.
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