Musiques urbaines : Le combat contre la violence dans le rap fait son bilan

Mamadou Gassama dit Gaspi, Youssouf Traoré dit Tal-B, Ibrahim Sissoko dit Iba One et Sidiki Diabaté… quatre icônes du rap malien étaient indexées par le Collectif. Elles ont défrayé la chronique à travers une série « d’interviewes », avec des injures publiques, la détention, la consommation de drogue et l’incitation à la haine contre d’autres artistes.

Ces « interviewes » ont été commentées par beaucoup organisations de la société civile, surtout par le Collectif pour la défense de la République, et pas des moindres puisqu’il est regroupe une franche importante d’associations, connue pour ses prises de position et ses déclarations contre toute atteinte aux droits de l’Homme.

Le Collectif a énergiquement condamné ce mauvais exemple des jeunes qui ternit tous les blasons socioculturels de notre pays. Pour ramener à l’ordre les jeunes, le Collectif avait envisagé deux possibilités : sensibiliser et informer les artistes visés sur les conséquences du clash ou engager des poursuites judiciaires contre les auteurs.

« Il était vraiment propice que nous nous prononcions sur les réactions des jeunes. Le rap qui est une forme d’expression d’opinion était devenu un moyen de culture de la haine », affirme le porte-parole du mouvement, Mohamed Youssouf Bathily. Et d’ajouter que la violence grandissante avait atteint son paroxysme, par le tabassage de l’artiste Sniper par Mob Jec.

« Les artistes visés avaient mis sur les réseaux sociaux des interviewes audio, vidéo et chansons, contenant plus de 120 injures publiques de mère, d’outrage à la pudeur, d’incitation des jeunes à la haine, à la violence, à la consommation de la drogue et d’alcool, et utilisé les termes d’invocations islamiques à des fins d’injures et de malédiction contre certains artistes. Ce qui est anormal », explique le porte-parole du Collectif, Mohamed Youssouf Bathily.

La campagne a débuté par une pétition de dénonciation. « Les membres du Collectif ont sollicité l’interdiction de prestation de spectacle dans les salles et stades publics et des poursuites judiciaires contre les principaux auteurs des chansons contenant des injures publiques, d’outrage à la pudeur, d’incitation des jeunes à la haine, à la violence, à la consommation de drogue et d’alcool », déclare le porte-parole.

Aux dires de M. Bathily, la campagne de sensibilisation a permis les artistes visés de prendre conscience à la nécessité d’un rap conscient pour le bien de la société. « Quatre mois après le lancement, nous pouvons nous réjouir du caractère positif de notre combat. Parce que les jeunes ne font plus d’injures sur les plateaux. Sinon, il était prévu de mettre en place une commission technique de haut niveau composée du Haut conseil islamique, de toutes les organisations de la société civile et des organisations faitières de la jeunesse pour débattre du fond du problème », dit-il.

Bréhima Sogoba

Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-08-14 11:45:51