MANIFESTATIONS VIOLENTES A NIONO ET TOMBOUCTOU: Le commissaire et un civil tués dans des actes de violence visant le commissariat

Au moins deux morts (le commissaire divisionnaire Chaka Tounkara et un civil) et une vingtaine de blessés. C’est le bilan des violences survenues le jeudi 19 septembre 2019 à Niono (région de Ségou).

 Des mouvements de contestation y ont opposé de jeunes manifestants aux forces de l’ordre et le commissariat a été totalement saccagé par des jeunes en furie. Accusé d’être de «connivence avec les bandits armés et les voleurs» qui écument la ville et le cercle, le commissaire n’était plus en odeur de sainteté avec les populations qui ont réclamé sa mutation. Il aurait d’ailleurs quitté la ville un moment avant d’y revenir le 18 septembre 2019.

Sur certaines vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des jeunes célébré leur «victoire» autour d’un corps qui serait celui du commissaire. Les obsèques du commissaire ont eu lieu le lundi 23 septembre 2019 à l’Ecole de police, à Bamako. Selon le gouvernement 50 personnes, dont des activistes et des animateurs de radio, ont été appréhendées le vendredi 20 septembre 2019 et conduites (49 personnes) à Ségou pour les besoins de l’enquête.

A noter que le même jour, jeudi dernier, des manifestations ont également fait 4 morts à Tombouctou dans des circonstances non encore élucidées. En effet, des jeunes ont  de nouveau ouvert le feu faisant un mort et un blessé parmi une foule de curieux sortis pour comprendre un incident survenu un jour auparavant.

La veille, au soir, deux jeunes, qui voulaient forcer avec leur voiture un barrage tenu par d’autres au quartier Abaradjou (Tombouctou) ont ouvert le feu faisant deux blessés dont l’un a reçu une balle aux fesses et un éclat de balle sur le front.

Les occupants ont réussi à fuir mais la foule a poursuivi la voiture. Ils ont suspecté une de marque Toyota dans un garage qu’ils ont brûlée dans la rue. C’est ainsi que, mécontents de cet acte de la veille, les tireurs ont fait feu sur la foule. La population, très remontée, voulait en découdre avec eux. Une rapide intervention de l’armée a permis d’éviter le pire en s’interposant et en désarmant ceux qui étaient en possession d’armes.

L’armée a été déployée en nombre pour dissuader la foule en colère.

Kader Toé