Quand «Baromètre» suscite le doute par son intérêt soudain pour les
fédérations sportives nationales !
Qu’est-ce qui a suscité l’intérêt soudain de «Baromètre» (plutôt connu
dans la distribution de distinction sur la base des critères dont
l’objectivité suscite souvent des doutes) pour le sport ? C’est la question
que beaucoup d’observateurs se sont posée après la convocation des
Fédérations sportives nationales (FSN) pour une rencontre à «Impact
Hub» de Bamako (ACI 2000, près de la FEMAFOOT) le 5 juin 2025 de 16 à
18h.
Officiellement, sur l’avis de convocation, il était question de restitution d’un
atelier tenu à Paris (dans le dos du CNOSM) en marge des Jeux olympiques,
de l’examen des modalités de concrétisation de certaines recommandations
de l’atelier et les divers. Selon les échos qui nous sont parvenus de cette
rencontre, «Baromètre» va instituer 13 prix pour l’excellence et le
rayonnement du sport. Ces distinctions vont porter le nom d’illustres
personnalités (hommes et femmes) du sport malien (dirigeant du sport
national, encadreur technique, athlète, coach, médecin de sport, arbitres,
journaliste, supporteur, partenaire…). L’ambition est de susciter une grande
motivation pour permettre au pays de remporter une première médaille
olympique en 2028 à Los Angeles (États-Unis).
Même là, observent des chroniqueurs, l’ordre du jour est biaisé, car seules les
fédérations d’athlétisme, de boxe, de football, de natation et de taekwondo
étaient officiellement présentes aux J.O. Ces quatre fédérations avaient-elles
mandat de représenter les 50 autres organisations (54 fédérations sont
agréées pas la Direction national des sports et de l’Éducation
physique/DNSEP) et faire des recommandations en leur nom alors qu’elles
n’ont pas les mêmes spécificités ?
Comme l’a souligné un jeune confrère de la place, en vertu de quelle légitimité
l’agence promotrice de «Baromètre» se permet-elle de convoquer les
fédérations à une réunion ? Est-elle devenue, sans qu’on le sache, la
coordinatrice des fédérations ? Cette démarche a suscité beaucoup de
suspicion. Quelle que soit la sincérité de sa motivation ou de ses ambitions
réelles de contribuer au développement du sport, nous pensons que la forme
de cette convocation n’était pas convenable. Et comme l’atelier en question a
eu lieu en marge des J.O, l’idéal aurait de passer par le Comité national
olympique et sportif du Mali (CNOSM) pour rencontrer les Fédérations
sportives nationales (FSN). Et cela d’autant plus qu’il est l’émanation non
seulement des FSN, mais aussi du Comité international olympique (CIO) au
plan national.
Encourager les «Meilleurs Maliens» qui se sont distingués dans leur domaine
au cours de l’année, qui ont œuvré pour le développement du pays ! Telle était
l’ambition de «Baromètre» ! Du moins, c’est ce que l’Organisation des jeunes
patrons du Mali (OJP) avait confié à la presse, il y a quatre ans. En effet, on
nous avait rassuré que «Baromètre» est «un instrument de veille afin de faire
changer la mentalité des Maliens, de récompenser les plus méritants qui se
sont distingués dans leur domaine». L’ambition de ses initiateurs serait ainsi
d’inciter «les Maliens à rehausser l’image du pays et à servir d’exemple pour
d’autres Maliens qui chercheront à marcher sur leurs traces».
Quel est donc cet intérêt soudain pour le sport malien ?
On nous répondra que le sport est l’une des meilleures vitrines pour rehausser
l’image d’un pays, ses acteurs méritent donc toute la reconnaissance requise.
Les sportifs sont à ce titre des ambassadeurs qui se doivent de mouiller le
maillot partout pour faire honneur à la patrie. Et nous reconnaissons qu’avec
son expérience et le carnet d’adresses de son initiateur (de prestigieux et
puissants récipiendaires), l’OJP peut être d’un apport précieux aux FSN dans
le domaine du sponsoring (marketing).
Mais, c’est l’approche choisie qui suscite des questions, des doutes sur la
sincérité de la démarche. Quelle que soit la nature du partenariat, peu importe
la détermination de Baromètre à contribuer à la performance du sport malien,
cela doit se faire dans la règle de l’art. Cela ne doit pas se faire dans le dos de
la Direction nationale des Sports et de l’Éducation physique (DNSEP) et
surtout du Cnosm ! Et la réunion évoquée dans l’avis de convocation s’est
tenue en marge des Jeux olympiques «Paris 2024».
Qui avait invité «Baromètre» aux J.O ? Au Cnosm, seul habilité par le CIO à le
faire, on nous affirme ne pas le savoir. Mais, des indiscrétions nous ont révélé
qu’ils (le président et son équipe) se seraient retrouvés là-bas «grâce à la
complicité» du ministère de la Jeunesse et des Sports. Comment ?
Certainement qu’il faut être dans le secret des Dieux pour le savoir. Ce qui est
sûr, certains confrères disent qu’ils ont été contactés pour identifier les
journalistes qui ont couvert les J.O afin d’être récompensés à Paris.
Nous devinons que cela devrait être aussi le cas des dirigeants, des
techniciens et des sportifs, les principaux acteurs autour desquels tout ce
beau monde se rassemble. Et effectivement, il y aurait eu une cérémonie au
bord de la Seine (si ce n’est au pied de la Tour Eiffel). Qui et qui ont été
distingués ? Nous ne savons pas. Mais, cette cérémonie est le lien conducteur
avec la convocation des FSN pour la rencontre du 5 juin 2025.
Quel est cet intérêt soudain de «Baromètre» pour nos Fédérations nationales
sportives ? Nous ne tarderons pas à le savoir et à le partager avec vous.
N’empêche, il revient aussi aux fédérations de savoir que leurs statuts leur
imposent le respect des procédures en la matière. Face à ce genre d’initiative,
elles doivent faire preuve de responsabilité en demandant aux organisateurs
de se référer avant-tout à la tutelle (DNSEP) et à la faîtière, le Cnosm. Ne
serait-ce que pour mieux se couvrir !
Alphaly
diasporaction.fr