«MALI-METRE 12» DE LA FONDATION FRIEDRICH EBERT: 9 maliens sur 10 font confiance aux  FAMA pour sécuriser le pays

Christian Klatt, Représentant-résident de la Fondation Friedrich Ebert (FES) au Mali (1)

Les défis prioritaires du moment, la gestion de la transition et de la pandémie du Covid-19, la sécurisation du pays et l’efficacité de ses acteurs, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR), l’accès à la justice, la corruption… Voilà autant de sujets sur lesquels les Maliens se sont prononcés lors de la XIIe enquête «Mali Mètre» dont les conclusions ont été rendues publiques jeudi dernier (17 juin 2021) par la Fondation Friedrich Ebert (FES).

Les données de cette édition ont été collectées du 08 au 26 mars 2021 ans le District de Bamako et sans l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudenit.

La lutte contre le chômage des jeunes, la lutte contre l’insécurité ;

la lutte contre l’insécurité alimentaire… Telles sont les préoccupations exprimées par les Maliens comme priorités absolues lors de la 12e enquête d’opinion de la Fondation Friedrich Ebert (FES), «Mali-Mètre 12».

Un sondage dont les résultats ont été rendus publics lors d’une cérémonie officielle organisée jeudi dernier (17 juin 2021) à l’hôtel Radisson Blu de Bamako devant un parterre de personnalités de différents horizons. 

Les principaux défis que rencontre le Mali actuellement sont la lutte contre le chômage des jeunes, citée par 46,6 % de personnes sondées ;

la lutte contre l’insécurité (44,6 %) ;

la lutte contre l’insécurité alimentaire (42,5 %) ;

la lutte contre la pauvreté (38,7 %) et l’amélioration du système éducatif (37,8 %).

Pour la majorité de nos compatriotes, les autorités de la transition doivent accorder la priorité à la lutte contre l’insécurité et la criminalité (57,6 %), suivie de l’amélioration du système éducatif (38,6 %), la restauration de la paix et de la stabilité (34,6 %), la création d’emploi (32,8 %) et la lutte contre la pauvreté citée par un quart de la population (25,7 %).

Par rapport à la priorité absolue du moment (sécurisation du pays, paix et réconciliation nationale), les Maliens sont loin d’être satisfaits des forces étrangères que sont la Minusma et Barkhane.

Les opinions positives prédominent pour le G5 Sahel (44,9 %).

Ce qui est réconfortant, au moment où la France a unilatéralement mis en veilleuse son accord militaire avec le Mali, c’est que plus de neuf Maliens sur dix (93,3 %) sont satisfaits du travail des forces de défense et de sécurité (avec 64,2% qui en sont très satisfaits). 

Autrement, nos compatriotes sont de plus en plus conscientes et rassurées par la montée en puissance de nos Forces de défense et de sécurité (FDS).

Toutefois, quelques reproches sont faits à l’endroit des forces de défense et de sécurité comme une mauvaise formation des militaires (28,0%), l’insécurité toujours persistante (17,5%), la lenteur dans les interventions (14,2%).

La projection du Mali dans les six mois suivant le sondage (avril-septembre 2021) est aussi réconfortante avec trois personnes sur cinq (61,2%) qui pensent que la situation générale du pays va s’améliorer contre seulement une personne sur cinq qui pense le contraire. Quant à la projection du Mali dans les quinze prochaines années, plus de sept personnes sur dix (77,6%) pensent que la situation générale du pays connaîtra une évolution positive.

C’est dire que, malgré les difficultés du moment, les Maliens sont optimistes et ont foi en l’avenir.

Et leurs souhaits sur le cinq prochaines années portent sur le retour de la paix et de la sécurité, la création d’emplois pour les jeunes.

Et pour concrétiser cet espoir de beau temps après la tempête, 62 % de nos compatriotes sont déterminés à accomplir leur devoir civique en votant aux prochaines élections.

Sauf bien sûr s’ils n’ont pas de cartes d’électeurs ou si les candidats en face ne leur inspirent aucune confiance quant à leurs ambitions réelles pour le pays.

A moins que ce ne soit pas l’insécurité qui les empêche de se rendre aux urnes.

Moussa Bolly