Mali : Le ministre Imirane Abdoulaye Touré affirme une politique ferme sur la gestion du domaine public

Invité de l’émission Mali Kura Taasira 3, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Imirane Abdoulaye Touré, a réaffirmé la volonté du gouvernement de libérer l’ensemble du domaine public illégalement occupé, en particulier les lits et servitudes des marigots et collecteurs.

Alors que la saison des pluies débute, les risques d’inondation sont jugés « élevés ». Le ministre rappelle que les inondations de l’année précédente ont causé de lourdes pertes humaines et matérielles à Bamako, en grande partie dues à l’occupation anarchique des zones hydrauliques. Sur instruction du Chef de l’État, une opération de dégagement a été lancée. Elle avance sans heurts et bénéficie du soutien de la population locale, notamment des autorités traditionnelles.

Une reprise en main du foncier et du domaine public

Bamako compte 11 marigots dont les abords sont très majoritairement occupés de façon irrégulière. Le ministre a assuré que ces espaces seront libérés sur une bande de 10 mètres de chaque côté. Plus largement, tout domaine public occupé sans titre sera rétabli dans sa légalité.

Autre point sensible : la gestion foncière. Les litiges sur les parcelles sont fréquents, dus à la multiplicité des acteurs et documents. Pour y remédier, une ordonnance promulguée en 2021 a établi que seul le titre foncier, délivré par les services des Domaines, constitue un acte légal de propriété. Cette réforme s’accompagne de mesures pour faciliter la conversion des titres provisoires et réduire les coûts d’obtention.

La digitalisation des services est en cours. À terme, les demandes de titres fonciers pourront se faire en ligne, et leur délivrance ne dépassera pas trois mois.

Des réformes structurelles d’envergure

Le ministère a conduit plusieurs réformes majeures : adoption de la nouvelle loi domaniale et foncière (décembre 2020), création des services régionaux de gestion des biens de l’État, et lancement du Numéro d’identification national unique cadastral (Ninacad). Plus d’1,5 million de parcelles sont déjà immatriculées à Bamako, Kati, Koulikoro, Sikasso, Ségou et environs.

Sur le plan de l’habitat, un schéma national d’aménagement du territoire a été validé, et une opération pilote de logements sociaux a été lancée avec des mécanismes de prêt favorables à l’accession à la propriété. D’autres initiatives structurantes sont en cours, notamment la création d’une Direction générale de l’urbanisme et l’encadrement du développement urbain à travers de nouvelles lois.

Population, aménagement et perspectives

Dans le domaine social, le ministre a mis en avant les efforts en faveur des filles et femmes : plus de 113 000 filles soutenues dans leur scolarisation, 33 000 femmes formées ou en cours d’installation économique, et le déploiement de 323 sages-femmes, soit une hausse de 28 % de l’effectif national.

L’aménagement du territoire progresse avec l’implémentation du Schéma national adopté en 2022. Des plans communaux actualisés ont été diffusés localement dans plusieurs collectivités, et 200 cartes thématiques ont été produites (pastorales, sanitaires, inondations, culturelles, etc.) grâce à un vaste travail de géoréférencement.

Enfin, la mise en œuvre du Guichet unique du foncier (GUF) et du Système d’information foncière (SIF) à Bamako et dans les communes environnantes permettra une gestion numérique intégrale et transparente du foncier.

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