Mali : ADEMA France propose « la nomination d’un PM de pouvoirs élargis et une Assemblée constituante’’

Pour une sortie de crise malienne, les propositions  de solutions fleurissent de toute part. La section ADEMA établie en France n’entende pas  rester en marge  de la résolution  de cette  crise sociopolitique  qui secoue leur pays d’origine.  C’est pourquoi, dans un communiqué datant du 26 juin, elle  exprime son accord avec changement  de  gouvernance prônée par le M5-RFP , dénonce la mauvaise gouvernance  et donne des pistes de solutions.

Ce communiqué  signé par le secrétaire Général de la Section par Intérim ADEMA-France, Nimétigna Dembélé,  ne cache pas  son adhésion à la démarche  du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotique dans sa  quête de changement  dans leur pays  sans violence et sans effusion de sang.

Mais, avant  de faire des propositions,  les adémistes de France  font un diagnostic de la gouvernance du Mali qui, selon eux, est  marquée par une rupture de confiance entre les dirigeants et le peuple.  «  Le Peuple n’a plus confiance  de ses représentants qui au lieu de s’évertuer de rechercher les solutions aux nombreuses difficultés auxquelles  les maliens sont confrontés, ne se préoccupent que de leur conforts égoïstes et personnels au mépris de l’intérêt général, faisant un mauvais usage du suffrage du peuple », martèlent les militants adémistes de France, qui estiment qu’inéluctablement, la situation qui prévaut aujourd’hui était prévisible et inévitable

Pour  ces maliens de France,   « des signes annonciateurs comme l’arrogance, la corruption, le népotisme, le détournement des deniers publics sont érigés en système pour appauvrir le pays en toute impunité. Des dossiers judiciaires compromettant des dignitaires et acolytes sont classés sans suite. Ce qui crée une justice à deux vitesses : une justice pour les puissants et les riches et une justice pour les faibles et les pauvres d’où la trahison des idéaux du 26 mars 1991 ».

Ainsi, dans ce communiqué, ils imputent  les mauvaises notes de gouvernance enregistrées par la Mali dans ces dix dernières années à la « mauvaise  gestion des affaires publiques et du denier public ».  De quoi  insister  la section ADEMA –France à   adhérer à «  un changement profond dans la gouvernance » et  l’entreprise «  des réformes courageuses » dont le  pays a cruellement besoin.

Une transition jusqu’en 2023

Pour atteindre ce changement profond tant   désirer par le peuple,  nos compatriotes de l’hexagone  demandent «  la dissolution de l’Assemblée Nationale, la démission des conseillers de la Cour Constitutionnelle,  la  composition d’un gouvernement d’Union Nationale de Transition  dont elle souhaite  la participation de la Diaspora malienne, la Création d’une Assemblée constituante, comme structure de Transition, composée des représentants de toutes les couches socio professionnelles et de la diaspora, la nomination d’un Premier Ministre avec des Pouvoirs élargis et bien définis, placé sous l’autorité du Président de la Constituante ».

Contrairement au M5-RFP qui appelle à la démission du Président de la République,  la section ADEMA France propose d’éviter une humiliation  au chef de l’Etat actuel en le maintenant dans une fonction honorifique jusqu’à la fin du mandat. En retour,  elle voudrait toujours pour une sortie de crise  «  la formation d’un gouvernement de la Transition  qui mettra, selon elle,  tout en œuvre pour rouvrir tous les dossiers de justice en souffrance dans les tribunaux ou classés sans suite.

A ses dires, cette Transition dépoussiérera la Constitution avant l’organisation d’un référendum, ira jusqu’à la fin du mandat en cours, (jusqu’en 2023) et enfin sa mission prendra fin après l’organisation et la tenue d’élections présidentielle et législative crédibles, transparentes et libres.  En adhérant toujours aux revendications des contestataires du M5-RFP,  les adémistes de France  indiquent que  sur la qualité du scrutin législatif passé laisse à désirer. Pour ce faire,  ils proposent  les réformes électorales. Lesquelles  sont relatives à l’adoption ‘ d’une loi électorale instituant le scrutin législatif uninominal à deux tours mettant fin au scrutin de listes et aux alliances contre nature, qui  instituer une  circonscription, un député ou instaurer le scrutin à la proportionnelle plus juste et plus équitable’’.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net