Invité de l’émission Mali Kura Taasira 3 diffusée sur l’ORTM, le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Dr Mahamadou Koné, a mis en avant l’importance de la paix sociale et du rôle crucial des leaders religieux dans la cohésion nationale et la lutte contre l’extrémisme violent.
« Notre mission principale est de favoriser la cohésion entre les confessions et d’apaiser le climat social », a-t-il déclaré en ouverture. Le ministre a abordé plusieurs enjeux : la prévention des conflits, l’encadrement des lieux de culte, l’organisation des pèlerinages (musulmans et chrétiens), la formation des cadres religieux, ainsi que le dialogue interreligieux.
Dr Koné a défendu une vision d’un secteur religieux structuré et actif, contribuant discrètement mais efficacement à la stabilité du pays. Son ministère, dit-il, agit sur le terrain, souvent hors des projecteurs, mais avec des résultats tangibles. « Nous sommes un ministère opérationnel, engagé dans la mise en œuvre des décisions gouvernementales », a-t-il affirmé.
Parmi ses axes prioritaires : la formation des responsables religieux, la médiation interconfessionnelle, et la lutte contre la radicalisation. Des cadres de concertation ont été instaurés dans plusieurs régions, favorisant la tolérance et anticipant les crises.
Un ministère proche du terrain
Pour le ministre, la religion demeure présente là où l’État peut être absent. « Même dans les zones reculées, il y a toujours une mosquée, une église, un chef coutumier. C’est là que nous intervenons pour prôner la paix et l’unité », a-t-il expliqué. En cas de dérive, le ministère agit en médiateur et, si nécessaire, transmet les dossiers à la justice.
Le dialogue interreligieux, désormais institutionnalisé, constitue un pilier de l’action ministérielle. Il vise à impliquer davantage les leaders religieux dans la politique de développement et à les sensibiliser aux enjeux nationaux.
Dr Koné a salué l’amélioration notable du climat religieux, souvent invisible mais réelle. « Nous ne construisons pas des routes, mais du vivre-ensemble. Et cela se traduit par la sérénité actuelle », a-t-il dit, soulignant que l’encadrement du culte ne signifie pas la fermeture des lieux de prière, bien au contraire.
Des pèlerinages mieux organisés
Concernant le Hadj, le ministre a insisté sur la digitalisation du processus, la rigueur dans la sélection des agences (passées de 600 à 200), et la gestion centralisée à la Maison du Hadj. Le résultat : un pèlerinage qualifié de « VIP » par de nombreux fidèles, grâce à une organisation fluide et transparente. Il a également affirmé que le Mali n’a aucune dette envers l’Arabie saoudite dans ce cadre.
Les pèlerinages chrétiens, eux aussi, bénéficient d’une meilleure structuration avec des textes en préparation pour un encadrement respectueux de chaque foi.
Contre l’extrémisme et les dérives
Face à l’endoctrinement des jeunes, un Secrétariat permanent a été créé pour coordonner la prévention avec 16 ministères. Dr Koné a également dénoncé la mendicité des enfants talibés, souvent exploités sous couvert d’éducation religieuse. Un texte de loi est en préparation au Conseil national de Transition pour encadrer cette pratique.
Le partenariat avec le Maroc pour la formation des imams maliens est un autre point fort. 300 bourses supplémentaires ont été obtenues et les bénéficiaires, bien formés, sont intégrés dans le dispositif national à leur retour. « Ils jouent un rôle clé dans la lutte contre l’extrémisme », a-t-il assuré.
Enfin, Dr Koné a dénoncé l’instrumentalisation de la religion à des fins personnelles ou politiques. « La vraie foi n’appelle pas à la violence. Ceux qui utilisent la religion comme masque seront démasqués », a-t-il lancé.
Le ministre a conclu en exposant ses ambitions : structuration des lieux de culte, valorisation du mariage religieux, et renforcement de l’unité nationale. « Notre but ultime est de voir des citoyens en paix avec eux-mêmes et avec les autres. »
rédaction
diasporaction.fr