LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL: Les dirigeants sahéliens continuent à s’accrocher au mirage de l’engagement de la France

LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL: Les dirigeants sahéliens continuent à s’accrocher au mirage de l’engagement de la France

 Les dirigeants du Sahel (Mali, Niger et Tchad) ont défendu leur action dans la lutte contre le terrorisme lors d’une discussion publique de la seconde édition du Forum de Paris sur la paix (France, du 11 au 14 novembre 2019).

Au-delà des actions militaires nécessaires pour contrer les groupes armés, les trois chefs d’État ont insisté sur l’importance du développement car, selon eux, «la pauvreté est le carburant du terrorisme». Malheureusement, leurs partenaires ont du mal à tenir leurs promesses en soutenant par exemple comme il faut le G5 Sahel qui ne manque pas d’initiatives au bénéfice des populations des zones vulnérables.

«On entend souvent les critiques dire : Le G5 Sahel n’a pas de stratégie, les chefs d’États du G5 Sahel n’ont pas de stratégie. Nous avons une stratégie mais, nous manquons de moyens pour la mettre en œuvre», a déploré le président Mahamadou Issoufou du Niger.

Et au président Ibrahim Boubacar Kéita de déplorer que les budgets des pays du Sahel sont notamment plombés par les dépenses en matière de défense et de sécurité. «Nous nous sentons comme esseulés. On nous écoute avec politesse, avec un petit sourire entendu, mais à l’arrivée il n’y a pas grand-chose. Alors qu’en face de nous, nous avons des gens déterminés qui ont des ressources dans une guerre asymétrique à laquelle nos forces ne sont pas préparées», a dénoncé IBK. Et d’ajouter, «nous faisons notre part, aidez-nous à tenir la route».

A noter que, en marge du Forum de Paris sur la paix, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée Ibrahim Boubacar Kéita, Mahamadou Issoufou et Idriss Deby pour un déjeuner de travail à l’issue duquel le président français a réaffirmé le soutien de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

 

Nos dirigeants entre naïveté et lâcheté

Ce qui est incroyable, c’est de voir nos dirigeants continuer à se précipiter à l’Elysée pour aller écouter les chimères d’Emmanuel Macron qu’ils continuent de voir comme le messie pour le Sahel. Et pourtant cet homme est l’incarnation de l’hypocrisie française au Mali et au Sahel. Ce n’est un secret pour personne que Kidal est l’épicentre du terrorisme avec la bénédiction de l’Elysée. C’est pourquoi Macron peut se permettre d’inviter le Premier ministre malien à effectuer une visite à Kidal parce que les seigneurs du terrorisme lui mangent dans la main puisqu’il est leur avocat face à la communauté internationale.

Pis, les dirigeants du Sahel ont tous indiqué la semaine dernière le chaos libyen comme la principale source du terrorisme au Sahel voire en Afrique. Et pourtant si c’est Nicolas Sarkozy qui a éliminé Kadhafi pour une question de vengeance personnelle, Macron continue toujours à tirer les marrons du feu en armant les rebelles au mépris des résolutions de l’ONU.

C’est la France  qui a armé le Général Aftar pour marcher sur Tripoli, la capitale Libyenne. C’est le Ministre porte-parole qui est sorti à visage découvert pour dénoncer solennellement l’ambiguïté de la France. Et la suite, tout le monde l’a vue. Il y a eu une rencontre à Paris entre les parties et depuis plus rien.

Et comme le déplorait une activiste par rapport aux promesses faites lors du forum de Paris, «Macron n’a toujours proposé que du vent ? S’il avait voulu aider ne serait ce que le Mali, l’affaire serait pliée en un mois… Il ne veut d’aucune solution et  persiste dans ses pitreries qui coûtent un bras aux peuples. L’hypocrisie de très haute voltige…».

C’est pourquoi, comme nous l’exhorte un Twitte de Ségah Diarra, «les Maliens doivent tenir bon, faire des choix et les imposer à toute la communauté internationale. Il est temps qu’on arrive à décider de notre avenir à Bamako». Et notre confrère Fotigui Tounkara de renchérir, «que les Maliens, comme l’ont fait l’honorable Moussa Diarra et l’artiste Salif Kéita, mettent leur pays au-dessus des intérêts personnels ou tout simplement que nous transcendions la peur pour sauver notre pays».

Et John Stuart (philosophe, logicien et économiste britannique), disait que «la valeur d’un Etat à la longue, c’est la valeur des individus qui le composent. Un Etat qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, un tel Etat s’apercevra qu’avec des petits hommes rien de grand ne saurait s’accomplir». C’est ce qui est en train d’arriver malheureusement au Mali. Mais, heureusement, il n’est pas encore trop tard pour redresser la barre en obligeant les locataires de Koulouba d’écouter nos douleurs et nos attentes ou de… dégager !

Moussa Bolly