Lutte contre le diabète : L’ONG Santé Diabète-Mali élargit ses moyens


L’évènement s’est déroulé en présence des sommités de la médecine au Mali, dont les Professeurs Ali Nouhoun Diallo, Siné Bayo, Ogobara Doumbo et autres. C’était le lieu pour le Professeur Sidibé Astan Traoré de dire l’honneur et la chance pour eux de vivre l’ouverture de ce diplôme d’études spécialisées en endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition. Selon elle, la création de ce diplôme est justifiée par la prévalence des maladies  concernées parmi lesquelles l’atteinte des glandes thyroïdes qui est un problème endémique au Mali (49 % à Bamako, 11% à Sikasso, 68 % à Mopti). Le diabète est une maladie chronique, invalidante et coûteuse qui affecte aujourd’hui plus de 250 millions de personnes dans le monde. Chaque année, le diabète tue 3.8 millions de personnes, et cause plus d’1 million d’amputations. Il devrait toucher plus de 380 millions de personnes en 2025, si les mesures appropriées de prise en charge ne sont pas réalisées, cet accroissement de l’ordre sera de 170 % dans les pays en voie de développement.

A cette date, 80% des malades résideront dans les pays aux revenus faibles et intermédiaires. Ce qui fait que le diabète est un véritable problème de santé publique en Afrique de l’ouest. La prévalence en est estimée à plus de 3% aujourd’hui.   

De nombreux problèmes en Afrique de l’Ouest constituent des principaux obstacles à une prise en charge adéquate du diabète. Ce sont les difficultés d’accessibilité géographique et financière aux soins du diabète, le manque de matériel de consultation, de médicaments  et d’analyse, le manque de professionnels de santé formés pour la prise en charge du diabète, le manque de programmes de prévention, des systèmes de santé peu adaptés à la prise en charge des maladies chroniques.

Approche pilote au Mali

Depuis 2003, l’ONG Santé Diabète Mali (SDM) a développé une approche pilote au Mali, axée sur la décentralisation des soins, l’accès aux médicaments, l’éducation des patients et la prévention du diabète. Ces actions ont permis de renforcer la formation de différents professionnels de santé travaillant déjà sur le diabète (médecins, pharmaciens, paramédicaux). Ce renforcement de compétence a touché les structures de 3ème référence par la mise en place d’enseignement post universitaire (EPU), les structures de santé des capitales régionales par la formation de médecins référents diabète et d’autres professionnels de santé travaillant dans les différentes structures de santé de ces régions. Cette approche a permis d’initier une importante décentralisation des soins. Le succès de cette approche pilote au Mali a permis de la répliquer au Burkina Faso, au Bénin et en Guinée Conakry qui à leur tour ont démarré dans leur pays des programmes de formation pour entamer la décentralisation des soins pour le diabète.

L’évaluation a montré l’importance de poursuivre la Formation Médicale Continue (FMC) des professionnels de santé déjà engagés sur le terrain dans la prise en charge du diabète. Elle a recommandé d’impliquer davantage les associations de patients diabétiques et de professionnels pour appuyer les actions de lobbying dans la répartition des RH. Enfin, elle a recommandé de mettre en place, en plus des FMC, des formations diplômantes permettant de valoriser les RH déjà formées mais aussi de former de nouveaux professionnels de santé de haut niveau sur la problématique directement sur le continent africain.

Un projet ambitieux Cette nécessité de développer un projet structurant de formation des RH pour la prise du diabète en Afrique répond à une des priorités des programmes globaux de santé des différents pays qui visent à augmenter le recrutement des professionnels de santé pour améliorer la qualité des services de santé et élargir la couverture sanitaire.

B. Daou

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Lutte contre le paludisme : Les acteurs engagés se concertent

Le 25 avril de chaque année est consacré journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le thème porte sur les progrès réalisés et l’impact pour cette quatrième journée mondiale  de l’année 2011. De ce fait, la communauté internationale observe les progrès réalisés pour atteindre l’objectif «zéro décès dû au paludisme» d’ici 2015. Ces acteurs engagés étaient en conférence de presse ce mercredi 20 avril 2011.

En effet, au Mali, l’Usaid,  l’Unicef, Save the Children, l’ Oms,  en partenariat avec les acteurs nationaux comme  le  Pnlp, la Cni-Dns, le Mrt étaient en concertation au ministère de la santé pour rendre compte des défis qui restent à relever pour atteindre l’objectif de couverture universelle des interventions préventives et thérapeutiques, conformément aux recommandations du secrétaire général des Nations Unies. M.  Ban Ki-Moon.

Le Dr Kléman Traoré, directeur national de la lutte contre le paludisme, dans son intervention, dira que le paludisme est la première cause de la morbidité, donc du faible niveau économique. Toute la population est à risque de la maladie, a-t-il indiqué. Selon lui, les interventions clés restent la prévention du paludisme par les MLD, PID.., la prévention du paludisme chez la femme enceinte à la sulfadoxycine Pyriméthamine. La prise en charge correcte et rapide des cas de paludisme se fera à travers un diagnostic biologique et le traitement des cas par CTA, les Kits paludisme grave. La distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide a donné des résultats forts appréciables en 2010.

Les défis et les perspectives, pour lui, restent le renforcement de la capacité de diagnostic biologique à tous les niveaux, la prise en charge des cas de paludisme au niveau communautaire, le soutien plus accru à la mobilisation des communauté autour de la lutte contre le paludisme, l’augmentation de la couverture des FE par la CPN pour l’accès aux TPI, l’organisation de la couverture universelle en MILD.  Alors, la campagne 2011 de MILD vise une moustiquaire pour deux personnes, le PEV quant à lui cible 4% de la population, la CPN cible 5%, et la CU  doit couvrir le reste de la population soit 90% en vue de réduire le réservoir de parasites et la transmission du paludisme. L’objectif de la campagne CU  est donc la distribution gratuite de MILD pour obtenir comme résultats 100% de ménages. Les stratégies de distribution des MILD restent  leur dénombrement par des relais fixes (coupons, remis par le chef de ménage avec le nombre de MILD à recevoir, la  distribution sur sites fixes, coupons remis par le chef de ménage à l’agent distributeur contre MILD).

Save The Children, le représentant de l’USD, Sixe Zigirumugabé, celui de l’OMS, le Dr Cheick Omar Coulibaly sont tour à tour intervenus pour expliquer leurs stratégies de lutte, leurs zones d’intervention et les résultats obtenus. Le thème 2011 propose en tout cas à toute la communauté antipaludique de partager l’impact et les progrès réalisés à ce jour afin d’encourager de nouvelles actions et de futurs investissements en faveur de la lutte contre cette maladie.

Fakara Fainké.

Le Républicain 21/04/2011