LUTTE CONTRE LA MORTALITÉ INFANTILE Le projet CHAMPS présente ses premiers résultats

Les résultats à mi-parcours du projet CHAMPS (Child Healt And Mortality Prevention Surveillance) ont été dévoilés, le lundi 24 décembre 2018, au CS-réf de la commune IV de Bamako. Il en ressort que 52% des cas de décès d’enfants étudiés par le projet étaient évitables.
La cérémonie était présidée par Mohamed Berthé, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Elle a réuni les membres du projet CHAMPS, des acteurs impliqués dans la santé maternelle et infantile au niveau communautaire et national.
Les résultats à mi-parcours du projet CHAMPS ont été présentés par son coordinateur Dr. Adama Mambi Keïta. Il en ressort que, de nos jours, 63 cas de décès d’enfants ont été validés par les experts du projet dont 52% de filles et 48% de garçons. 56% de ces décès étaient évitables, 73% des décès concernent la périnatalité (entre le 1er et 28ème jour du bébé). Les causes de ces décès sont infectieuses et non infectieuses.
Selon Dr. Adama Mambi Keïta, coordinateur du projet CHAMPS, ces données seront partagées avec les partenaires techniques et financiers, les décideurs politiques pour orienter les politiques de santé publiques des enfants et des femmes dans notre pays.
Pour réduire la mortalité infantile dans notre pays, le projet CHAMPS recommande entre autres l’amélioration du système de transport des malades, l’hospitalisation des bébés prématurés, un meilleur suivi des femmes enceintes, des tests de VIH et des traitements ARV au cours de la grossesse, l’évacuation précoce par césarienne d’urgence.
Dr. Mohamed Berthé, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a souligné l’importance du projet CHAMPS pour le corps médical en particulier et le gouvernement en général. «Le projet CHAMPS est une belle opportunité. Ses résultats à mi-parcours nous ont édifiés sur les causes des décès d’enfants. Nous observons qu’il y a une proportion assez élevée de décès qui sont évitables», a-t-il déclaré.
«C’est dans cette logique que notre département est engagé sous l’égide du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Sow, à travers la réforme de notre système de santé, conformément à la volonté du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, afin d’agir sur toutes les causes adjacentes de la mortalité infantile. Nous l’avons inscrit dans un vaste mouvement qui a comme slogan ‘Sauvons un million de vies» a-t-il ajouté.
Démarré en 2016, le projet CHAMPS vise à identifier les vraies causes de la mortalité infantile et à orienter les politiques de santé du pays pour réduire cette mortalité. Le projet travaille avec les agents socio-sanitaires communautaires, les chefs coutumiers et religieux qui sont chargés de notifier chaque décès d’enfant dans leur localité.
Le projet CHAMPS ne pratique pas d’autopsie mais il procède à des prélèvements sur les corps avec de fines aiguilles pour faire des analyses afin d’identifier les vraies causes des décès d’enfants. Ces analyses sont validées par des experts nationaux et internationaux.
Actuellement, au Mali, le projet concerne seulement deux quartiers de Bamako : Banconi et Djicoroni-para. Le Mali est le deuxième pays choisi, après l’Afrique du Sud, par le projet CHAMPS, en Afrique subsaharienne.
Abdrahamane Diamouténé