Libération des régions Nord du Mali / Les femmes mettent la pression

Les membres de l’alliance des femmes pour un Mali uni ont, à travers une marche vendredi dernier, demandé la libération des régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Pour ce faire, elles n’ont pas lésiné sur la mobilisation, car environ 1000 personnes ont pris part à ladite marche composée en grande partie de femmes. L’on notait la présence remarquée de plusieurs dames de premier rang: Mme Traoré Nana Sissako, porte parole de l’alliance ; Mme Sidibé Aminata Diallo, ancienne ministre ; Mme Daou Oumou Dembélé, présidente du cadre de concertation des partis politiques ; Mme Oumou Traoré de la Cafo, etc.

Tout au long de leur trajet, elles scandaient des slogans comme :’’ Vive le Mali, le Mali est un et indivisible, Un peuple-un but-une foi, A bas l’Azawad, Abas le Mnla, Non à la charia, tolérance zéro’’. Et sur les banderoles, on pouvait retenir « Nous femmes du Mali condamnons le viol des femmes au nord et les exactions », « Oui à la laïcité. Non à intégrisme fondamentaliste au Mali». Les marcheuses étaient entourées d’un important dispositif de sécurité composé en grande partie de policières, de gardettes et gendarmettes. Débutée aux environs de 8 heures à la place de la liberté, la marche a pris fin vers 10 heurs à la Bourse du travail en passant par le Cinéma Babemba et le monument de l’Indépendance. Arrivées à destination, elles ont exécuté d’abord l’hymne national du Mali.

Ensuite la porte parole de l’alliance a, dans son intervention, adressé des messages au capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Cnrdre, au président de la Cedeao, de l’Union Africaine, de la France et au médiateur de la Cedeao. Elle a invité le président du Cnrdre à veiller à l’application effective des engagements régionaux et internationaux signés et ratifiés par le Mali, notamment la résolution 1325 des Nations unies relative à la gestion des conflits. « Nous vous apportons tout notre soutien et nous vous encourageons à mettre l’intérêt supérieur du Mali au dessus de tout », a-t-elle dit. Elle a souhaité la nécessité des mesures urgentes et adéquates pour le respect scrupuleux des droits de toutes personnes et la réparation juste des préjudices subis par les victimes.

A l’endroit du président en exercice de l’union Africaine, elle l’a invité à s’investir pour que le peuple du Mali vive en paix et en sécurité dans l’union. Elle a lancé un appel afin que les problèmes du Mali soient mis au cœur des débats en Afrique et au sein de la communauté internationale pour arrêter les exactions et éviter la partition du pays. Elle a également dénoncée le soutien de la France au Mouvement national pour la libération de l’Azawad à travers l’hébergement et la prise en charge des chefs rebelles, la mise à leur disposition des médias sur son territoire.

«Nous vous rappelons que le Mali est un et indivisible et qu’aucune main invisible ne pourra mener à une partition de notre territoire dont l’intégrité n’est pas négociable, à moins de marcher sur les cadavres des femmes et de leurs enfants. Les femmes maliennes resteront débout pour sauvegarder leur pays», a-t-elle conclu. Pour Mme Daou Oumou Dembélé, présidente du cadre de concertation des partis politiques, c’est dans l’union que beaucoup de choses pourront être réglées. «Depuis nos arrières grands pères, le Mali est un et restera indivisible», a-t-elle conclu.             

Aguibou Sogodogo / Hadama B. Fofana

Le Républicain Mali 16/04/2012