Lettre ouverte Monsieur le président


Une autre vérité, Président : le temps nous lâche et  nous laisse très peu de marge. Alors, parlons du fichier électoral. Président, Vous aviez promis un fichier électoral biométrique, il y a deux ans. Que nous soyions dans l’impossibilité matérielle de le faire est grave. Qu’un gouvernement ait mis un Président en difficulté devant sa nation n’est pas banal. Il faut donc des explications convaincantes sur les causes du retard dans le traitement du Ravec. Mais il faut aussi que les sanctions tombent, c’est ça la gouvernance par la  « redevabilité ».    

Il faut en plus que nous fassions examiner les possibilités d’accélérer le traitement du Ravec par les services spécialisés. Et l’Administration territoriale n’est qu’une autorité politique. La vraie expertise se trouve à l’Institut National de la Statistique où nous avons une expertise respectée. Quitte à la renforcer avec la contribution des Partenaires techniques et financiers approchés avec des besoins  justifiés et non sur une feuille volante avec des chiffres astronomiques. Peut-être est-il possible, Président, d’organiser les élections avec le fichier promis.  

Tentons-le tout pour le tout. C’est bon pour vous car ça vous réconcilie avec ce que vous aviez voulu et promis. C’est bon pour le pays car ça enlèverait à la classe politique les arguments de la crise préélectorale. Car ce qui se dessine est clair : même certains partis qui savent que leurs candidats ne peuvent être élus sur aucune liste électorale sont entrés dans la bataille pro-Ravec. Et personne ne peut dire qu’ils ont tort. D’autant que le fichier Race promis n’est susceptible d’être amélioré que par amputation. Par exemple, l’expurger des centaines de milliers de Maliens qui ne sont pas allés retirer leurs cartes d’électeurs.   

Si la Cour constitutionnelle a son mot à dire, validerait-elle cette solution ? Si elle pose son veto, alors le travail pour rendre « éligible » le Race n’est-il pas le même que pour le Ravec ? Toutes ces questions, Monsieur le Président, peuvent être lucidement abordées dans un pays qui est tout de même mature. S’asseoir et parler, comme vous le faites les 8 juin, Monsieur le Président, est ce qu’il nous faut. Tout sera possible alors, mais dans la clarté et pour un seul objectif : le Mali.        

Sauf votre Respect, Président, et à bientôt.

Le républicain Mali 01/05/2011