Les premières incohérences de Djiguiba Keïta dit « PPR »


Au Mali, les ministres se suivent et se ressemblent selon leurs bords politiques. L’administration n’est plus au service des pauvres, mais des riches et des plus hauts perchés sur l’échiquier politique. Dans cet ordre d’idée, Djiguiba Keïta dit « PPR » n’a pas fait exception. En effet, en dépit de ses prises de position au sein de l’opposition, il aurait déjà changé de fusil d’épaule. A-t-il été piégé ? Peut être que oui, d’autant plus que cette crise de la FMH cache beaucoup de non dits.

Pour rappel, dans leur tentative de régler la crise qui a secoué le hippisme depuis le « Grand prix du Cinquantenaire », les services techniques du département avaient été humiliés par la Fédération malienne de hippisme qui, à maintes reprises, avait refusé de répondre à leur convocation sur ordre du Secrétaire général adjoint de la Présidence, Mamadou Tiéoulé Konaté. Et ce refus n’a entraîné aucune conséquence, s’il vous plait.

Agacé, avec l’accord de l’ancien ministre de tutelle, Hamane Niang, le Directeur national des Sports a décidé de geler la subvention de l’Etat annuellement due à la FMH. Et sans aller au bout du dossier, le ministère des Sports a décidé de le transférer au Comité olympique. C’est dans ce climat de divorce accentué par une cabale au sein de certains médias contre l’ancien ministre Niang que « PPR » prendra ses fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports.

Après un temps d’espoir, le « Grand prix de Bankass » récemment couru est venu semer le trouble dans la tête des épris de justice. C’est ainsi que certaines questions restent toujours sans réponse. Pourquoi « PPR » a t-il fait fi des observations de la Direction nationale des Sports qui a souverainement coupé la subvention de l’Etat due à la FHM après avoir constaté des fautes très graves en se rendant à Bankass ?  « PPR » chercherait-il à prouver aux propriétaires de chevaux qu’il a choisi son camp et que l’administration est à la solde de Koulouba ?

Dans tous les cas, la crise du hippisme n’est cachée de personne. Comment comprendre que dans une fédération, une seule personne, fut-il Secrétaire général adjoint de la Présidence, soit  à la fois l’ordonnateur des dépenses et le signataire de deux comptes créés à l’insu de la plupart des membres du bureau, y compris le trésorier et le commissaire au compte? C’est ce manquement grave et sans précédent que Koulouba et les ministres à sa solde sont en train de défendre, oubliant que le dans moins d’un an, vent tournera : ce jour-là, ATT ne sera pas là pour prendre fait et cause dans un duel entre Maliens.

Dans le cas du grand prix de Bankass, tout porte à croire que « PPR » a été piégé par Koulouba, d’autant plus que de retour, les membres de la fédération se sont offerts une pause à Ségou pour annoncer qu’ils ont désormais avec eux le nouveau ministre et qu’ils ont pu se débarrasser du ministre Hamane Niang qui était devenu trop regardant. Djiguiba Keita a-t-il eu des consignes du Président de la République pour aller cautionner une course dont ses services ont désavoué les initiateurs ? Pour la fédération nul ne doute. Toujours est-il que l’Association des Propriétaires de Chevaux veut croire au contraire même si tous les actes du chef de l’État parlent en leur défaveur. Dans les pays où l’administration est à la solde des administrés, l’arrêt des subventions de l’État serait synonyme d’arrêt des activités en attendant de rectifier le tir. Que voulez-vous, au Mali C’est le contraire, seuls les plus hauts perchés sur la colline ont droit à ce chapitre.

En attendant que Dieu sauve les pauvres, PPR doit se réveiller pour honorer les valeurs qu’il a tant défendues avant d’intégrer le gouvernement et que son parti incarne. C’est à ce prix que son parti sortira la tête haute de cette aventure. (A suivre)

Sékou Traoré

Le Patriote 11/05/2011