Les grosses bourdes du Capitaine Sanogo et du PM Cheick Modibo Diarra Des mots et des maux !

En somme, c’est presque l’impasse dans les régions du Nord ! Les populations restent abandonnées à leur sort subissant toutes sortes d’atrocités. Les assaillants font désormais la loi au propre comme au figuré. Et le gouvernement impuissant et visiblement à la solde de la junte est désormais passé maître dans l’art de rédiger des communiqués laconiques. «Condamner» et «féliciter», c’est bien tout ce qu’il sait faire et le plus souvent de manière très désagréable.

En somme, gouvernement et CNRDRE qui se veut le porte-parole de l’armée (ou ce qui reste de cette dernière)  se sont totalement discrédités. Leur absence sur le théâtre des opérations ne saurait être justifiée par des discours et des communiqués à la noix.

L’argutie le plus généralement utilisée pour justifier cette carence reste le  Manque de moyens ? Soyons sérieux ! Les jeunes de Gao se sont battus mains nues avant que le MJUAO ne prenne le relais. Ailleurs, sous d’autres cieux (au Vietnam), avec de maigres moyens, des peuples  sont parvenus à bouter les envahisseurs français et américains  hors de leur territoire ;  les Afghans ont tenu tête à l’une des armées les plus puissantes de la planète à savoir l’armée rouge de l’ex URSS ; le Japon n’a pas fait cadeau aux Etats-Unis d’Amérique, cette première puissance militaire lors de la guerre du Pacifique ; nos résistants anticoloniaux ont plusieurs fois préféré la mort à la honte…. Ils ont le mérite d’être aujourd’hui cité dans nos livres d’histoire.

Mais voyez-vous ? Aujourd’hui au Mali, soit presque trois mois après la chute des régions du Nord, l’on parle encore  de reformer et d’équiper notre armée, condition sine qua none de sa participation aux combats.  Mais paradoxe ! Au même moment, l’on mène une guerre fratricide au sein de cette même armée. Des militaires sont arrêtés, humiliés et bafoués par d’autres militaires sous les applaudissements d’un premier Ministre partisan. La grosse bourde !

N’eut-été justement cette maladresse, ô combien regrettable, l’armée malienne aurait certainement pu redorer son blason lors des événements de Gao. Des éléments du bataillon parachutiste pouvaient en effet être largués sur le théâtre des opérations au moment des faits, en plein dans la guerre, le temps pour les troupes au sol d’avancer.

En clair, les événements de Gao pouvaient bien constituer un tournant décisif dans cette guerre. Mais voilà : l’on a pris soin, pour de simples questions de rivalités entre corps,  d’anéantir  ce bataillon et l’on parle même de sa dissolution. La haine pour ce corps est visiblement plus forte que l’amour pour la patrie. Là ne s’arrête pas la contradiction. L’on demande aux «politiciens» de taire leurs ambitions et  rivalités pour  s’occuper du Nord pendant qu’au sein de l’armée les mêmes antagonistes sont en passe de paralyser l’institution… «Avant de remarquer la brindille tomber dans l’œil de ton voisin, rassure toi d’abord que tu n’as pas une poutre dans le tien», dit-on !  Et sait-on jamais, après le bataillon parachutiste, faudra-t-il détruire un autre pan de notre armée avec la bénédiction de Monsieur le Premier Ministre ?

En tout état de cause, il n’est pas encore trop tard pour l’armée malienne de se ressaisir. Mais de grâce, qu’on arrête de nous distraire avec des discours rocambolesques pleins d’inepties car, comme le dit l’adage, «Nul besoin de danser le maribayassa pour conjurer le mauvais sort quand  la guerre se trouve  déjà aux portes de la cité».

B.S. Diarra et T. Coulibaly

 

DiasporAction 03/07/2012