LE PRECHEUR MOUSSA TRAORE DE BAGADADJI PREVIENT : « Le Mali connaîtra bientôt les dernières épreuves

On croyait amorcer le chemin d’un retour définitif de la stabilité dans notre pays. Que non, le bout du tunnel est encore à attendre. Il n’est même pas pour demain et va intervenir après des épreuves de troubles sociopolitiques que notre pays va connaître bientôt. Le décryptage est du prêcheur-marabout de Bagadadji, Moussa Traoré dit Bagadadji Moussa qui nous l’a fait hier chez lui à la maison.

A en croire cet illustre homme de science, « une période de troubles institutionnels va bientôt commencer. Elle sera marquée par des mouvements d’incompréhension, de protestations et de velléités partisanes entre les acteurs de la crise. Le sang ne va pas aussi couler, mais le pays sera sérieusement secoué. Ce sont ces épreuves qui marqueront aussi la fin de la crise que le Mali vit depuis le début de cette année ».

Peut-il y avoir des circonstances atténuantes ? Pour le prêcheur « oui, à condition que tous les Maliens fassent des sacrifices propitiatoires. Pas seulement les autorités, mais tous les Maliens. Il y a des gens qui recommandent aux autorités de faire des sacrifices de tel ou tel animal, ce n’est pas ça, parce que les autorités ne sont pas les seuls Maliens. Le sacrifice rituel n’est pas aussi seulement une question de tuer un cheval ou un bœuf, mais c’est la solidarité envers les pauvres. C’est ce que je recommande entre les Maliens ».

Selon Bagadadji Moussa, « après ces troubles sociopolitiques, le Mali va retrouver son lustre d’antan. Viendront en ce moment l’entente et la stabilité. Les Maliens doivent faire des sacrifices, encore des sacrifices et toujours des sacrifices. Et qu’on ne dise pas surtout que les gens n’ont pas été alertés ».

Le marabout explique qu’au début de cette année, il avait eu à prédire cette crise actuelle et avait invité les Maliens à faire des sacrifices, mais, à l’en croire, ses compatriotes n’ont pas pris ses prophéties au sérieux d’où l’abîme dans lequel on s’est retrouvé.

« Je demande particulièrement aux soldats, gendarmes, policiers et les autorités de faire beaucoup de sacrifices pendant toute l’année. Je demande aux nouvelles autorités du pays d’être sincères avec les Maliens. Elles-mêmes, ils doivent s’en rendre compte du fait que chaque fois que les gouvernants ont trahi leurs peuples, ça a conduit droit à des catastrophes. Partout où les droits des pauvres ne sont pas protégés, il faut s’attendre à la punition divine. Ce qui est arrivé au régime défunt, doit servir de leçons pour nos autorités actuelles. Elles doivent travailler à atténuer les effets de la crise en faisant baisser par exemple les prix des denrées de première nécessité pour qu’ils soient accessibles pour tous les Maliens », a-t-il ajouté.

A en croire Moussa Traoré, beaucoup de prières ont été faites et continuent d’être faites pour le pays, surtout en ce mois béni de ramadan, mais ces prières ne peuvent être exaucées que lorsque les Maliens vont accepter de se parler, de se comprendre et de s’unir comme un seul homme.

« Il faut que les politiciens puissent s’entendre en mettant fin aux rancunes, à la méchanceté, etc. Les prières des marabouts, des imams ne peuvent être exaucées que lorsque les Maliens sont déterminés pour la paix et l’unité. Dieu aide son esclave dans le chemin qu’il s’est tracé. Les épreuves sont le fait de Dieu, pour amener ses esclaves au repentir. Le Mali n’est pas le seul à connaître de telles épreuves. Même les prophètes ont été éprouvés. C’est une épreuve qu’on va remonter dans l’unité. Moi je crois avoir fait beaucoup de prières pour notre pays, surtout en ce mois de ramadan. J’ai beaucoup prêché la paix et l’unité en ce mois-ci à travers les antennes de radios et même la télévision nationale. Je continue d’en faire matin et soir et  demande à tous les Maliens de faire autant. Mes efforts sont mêmes reconnus par les autorités, qui sont venues me féliciter chez moi », a-t-il expliqué. Avant de conclure que toute personne qui trahit son peuple, sera humiliée de son vivant par Dieu onde, avant son supplice de l’Au-delà.

Abdoulaye Diakité

L’Indicateur du Renouveau

(03 Août 2012)