Le pape François et les coiffeurs : tifs, pontife et poncif

Dieu étant partout, aucun aspect de la vie sociale n’échappe au Pape. Le chef de l’Église catholique s’est notamment mêlé ce lundi d’un domaine fondamental en Afrique : la coiffure.

Les déclarations du souverain pontife sont toujours scrutées sur le continent africain qui, statistiques à l’appui, représente l’avenir de la chrétienté. Tantôt Jean-Paul II invoque la mémoire d’Abraham devant des musulmans marocains, tantôt Benoît XVI s’oublie, sur le préservatif, dans un avion qui le conduit au Cameroun. Et voilà François qui s’est adressé, ce lundi au Vatican, aux artistes capillaires du Comité Saint Martin de Porrès – du nom du moine dominicain considéré comme le saint patron des coiffeurs, métis né d’une ancienne esclave péruvienne noire.

Moins anodins qu’il n’y paraît, les conseils pontificaux ne pouvaient que résonner dans des contrées africaines où les salons de capilliculture sont de véritables temples et où les enseignes constituent des œuvres d’art esthétiquement parentées aux icônes chrétiennes.

« Évitez la tentation des potins qui arrive facilement dans votre milieu » : voilà la substance de l’adresse du pape François aux coiffeurs et esthéticiens, à qui il conseille une pratique de leur profession « avec un style chrétien ».

Des salons de coiffure transformés en plateaux TV

Nul ne conteste que les prouesses des capilliculteurs et autres perruquiers relèvent parfois du miracle christique. Et tout le monde sait combien les salons sont des carrefours sociaux incontournables, sur un continent noir où fleurit l’expression « chacun son tour chez le coiffeur ». Dans ces espaces de détente chevelue et de souffrance capillaire s’affirment les identités à grand renfort de tissage, de tressage, de perruques ou de revendication « nappy ».