Le Mali à la recherche d’un Premier ministre et d’un gouvernement d’union nationale

Le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, était au Burkina Faso le 22 mars, au moment du coup d’Etat de la junte. Il y est resté jusqu’au samedi 7 avril, soit 24 heures après la signature de l’accord cadre entre le CNRDRE et le médiateur de la CEDEAO, visant la mise en œuvre de l’engagement du 1er avril. Les chefs d’Etat de la CEDEAO lors du sommet de Dakar avaient décidé de sanctionner le Mali en prenant des sanctions diplomatique, économique et financière, un ‘’embargo total’’. En conséquence, le Capitaine Amadou Aya Sanogo s’est engagé solennellement pour le retour à l’ordre constitutionnel et le rétablissement des institutions de la République, dont la présidence. Aujourd’hui, tous les Maliens ont les yeux rivés sur la cour constitutionnelle pour le constat de la vacance du pouvoir, afin de permettre d’organiser la prestation de serment du président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré. En entendant cette prestation de serment, finalement annoncée pour jeudi, Dioncounda poursuit ses consultations à l’hôtel Salam.

Lundi 9 avril à Kati, Dioncounda Traoré a eu une prise de contact avec le président du CNRDRE, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, de laquelle rien n’a filtré. Quelques heures plus tard, le capitaine Sanogo a donné une conférence de presse pour expliquer que la mission du président intérimaire s’arrêtait à 40 jours. Selon lui, c’est à partir de cet instant que les signataires de l’accord-cadre, c’est-à-dire le CNRDRE et le médiateur de la CEDEAO, définiront la transition. Une interprétation de l’accord cadre qui, de l’avis de certains observateurs, mérite l’instauration d’un dialogue entre les acteurs maliens d’une part et ceux-ci et le médiateur de la CEDEAO d’autre part. L’heure n’a donc pas sonné pour le retour des militaires dans les casernes. Par ailleurs, on reproche à l’accord cadre de ne pas être suffisamment explicite sur ces points.

Cependant l’heure est aussi au choix d’un Premier ministre consensuel, puis d’un gouvernement d’union nationale, toutes choses impossibles sans des négociations bien menées entre les parties prenantes, sans se voiler la face, sans politique d’autruche, ni fuite en avant et avec une dose suffisante de patriotisme. Dans l’intérêt du peuple malien et du Mali.
B. Daou

Le Républicain Mali 11/04/2012