Le maire Yeah Samaké, président du Pacp / « Le timing des reformes est inapproprié »

 

Ce parti est créé pour répondre à un besoin du peuple malien, de patriotisme et de civisme qui reste à combler, selon son fondateur. Il compte mettre le parti au service du développement qui passe nécessairement par la décentralisation. C’est à travers la décentralisation, selon le maire, qu’il est donné la possibilité à tous les Maliens de contribuer au développement. Pour lui l’économie nationale n’est qu’un reflet de celle locale. A travers une gestion transparente, il lui a été possible de propulser parmi les dix premières, l’une des communes les plus arriérées du Mali qu’était Ouéléssébougou.

Son secret n’est autre chose que la transparence qui est obtenu en associant les villageois dans les prises de décision concernant la commune. Le « succès story » tient au paiement massif des impôts par les populations dont moins de 10 % s’acquittait à son arrivée à la tête de la mairie. Un conseil des sages de la commune participe à la prise de décisions pour l’utilisation des ressources fiscales, et les villages qui sont mauvais payeurs doivent changer pour bénéficier des avantages de cette gestion. Cette transparence qui a permis de faire marcher les affaires publiques à Ouéléssébougou est extensible à toutes les communes du Mali, selon Yéah Samaké.

Le futur candidat à  la présidentielle de 2012 a son avis sur les reformes constitutionnelles, dont le timing est inapproprié, selon lui. Il y a déjà suffisamment de préoccupations avec les élections. Pour Yeah Samaké, ceux qui sont cramponnés aux reformes doivent savoir que le débat est nécessaire pour la Nation, quand il s’agit des grandes orientations comme des révisions constitutionnelles.

Répondant à un journaliste qui l’interpellait sur le propos d’un adversaire politique l’accusant d’être le candidat d’une secte américaine, Yeah Samaké a indiqué qu’il n’a pas souhaité répliquer, car « c’est ainsi qu’on tombe dans des divisions ethniques, religieuses ou régionalistes, qui sont dangereuses pour notre démocratie». Il a mis en garde contre de tels propos qui risquent de diviser les Maliens, si l’on ne prend garde.

Le Pacp qui aura son président comme candidat à la présidentielle n’a pas encore tenu un congrès constitutif, mais compte s’appuyer sur les clubs de soutien à l’action de Yeah Samaké à travers tout le pays pour s’implanter et préparer les élections de 2012.

B. Daou

Le Républicain 14/11/2011