le Giaba forge les capacités de détection et de riposte

Il s’agit d’une formation des enquêteurs en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Avec la participation des représentants et des experts du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchissement d’argent (Giaba).

Selon Modibo Sylla, Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Cntif), le blanchiment de l’argent sale est un moyen du crime organisé permettant à ceux qui se livrent à des activités criminelles de jouir des produits financiers de leurs crimes. « De nos jours,  les organisations criminelles ont diversifié leurs investissements en s’orientant vers des activités légitimes pouvant leur servir de couverture à de nouveaux trafics de blanchiment d’argent sale et qui génèrent de nouveaux capitaux pour grossir leurs patrimoines déjà substantiels », indique Modibo Sylla. Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constituent des menaces pour les économies et la stabilité des pays sous développés. Et notre sous région n’échappe pas à ce fléau, selon le président du Cntif.   

La réussite de la lutte contre ces crimes est liée à l’implication effective des autorités chargées d’appliquer la loi, mais aussi à leur connaissance des mécanismes et des instruments utilisés par les blanchisseurs. Cet atelier permet aux officiers de la police, de la gendarmerie et de la douane  de s’imprégner davantage des notions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.     

Le Dr Abdulahi Shehu, Directeur général du Giaba,  a félicité le Mali pour son admission au Groupe Egmont des unités de renseignement financier. « C’est en effet un critère d’excellence qui s’accompagne, à la fois de responsabilité et d’opportunités. J’ai une parfaite confiance en la gestion du Cntif du Mali pour répondre aux attentes générales en tant que membre, mais aussi pour utiliser les importantes ressources disponibles dans ce réseau afin d’aider le Mali à s’attaquer au problème du blanchiment d’argent et des autres délits financiers », indique-t-il.

Pour l’Inspecteur général de la Police Magloire Kéita, conseiller technique représentant le ministre de la sécurité intérieure et de la Protection civile, cet atelier rappelle la nécessité de privilégier une riposte collective et concertée, en usant d’instruments juridiques, de méthodes opérationnelles et de bonnes pratiques harmonisées et partagées, dans une approche intra et interétatique, face à une criminalité organisée à dimension transnationale, qui constitue de nos jours une menace récurrente à la paix, la sécurité, le développement et la démocratie, en même temps qu’elle ruine  la crédibilité des institutions publiques dans tous les pays, voire sur tous les continents.

L’organisation de cet atelier « s’inscrit dans la dynamique des réponses à apporter aux préoccupations majeures des plus hautes autorités d’un Mali particulièrement exposé à la criminalité organisée, en raison de ses vulnérabilités avérées, qui se révèlent dans les immenses espaces désertiques dans sa partie septentrionale, zones de prédilection pour les trafics en tous genres et dans sa continentalité, avec plus de 7000 kilomètres de frontières terrestres, difficiles à cerner », a expliquer l’Inspecteur général Magloire Kéita.

B. Daou

Le Républicain 17/08/2011