Le général Younès, chef militaire des rebelles libyens, est mort


La thèse officielle, celle du chef du CNT jeudi soir, est que le général Younès a été convoqué par une commission d’enquête pour évoquer des questions militaires et qu’il a été tué par un groupe d’hommes armés. Deux colonels auraient aussi été tués avec lui.

Moustapha Abdeljalil a annoncé que le chef du groupe qui a assassiné le général a été arrêté mais il ne dit pas qui est cet homme ni à quel camp il appartient. Indirectement cependant, il fait allusion à une opération menée par des pro-Kadhafi.

Chose étrange, le corps d’Abdel Fatah Younès et ceux des militaires qui se trouvaient avec lui n’ont pas été retrouvés. On ignore aussi l’heure et l’endroit de l’assassinat.

Les questions sont nombreuses à l’heure qu’il est : pourquoi le général a-t-il été convoqué pour être interrogé ? Et que lui reprochait-on ? S’agit-il d’un règlement de compte au sein du CNT ou au contraire d’une embuscade réussie des hommes du colonel Kadhafi ?

RFI a contacté un médecin basé à Benghazi. Il fait état d’une grande confusion sur cette affaire. Les gens, dit le médecin, sont choqués et cherchent à comprendre. Il assure que la situation est plutôt calme ce jeudi soir même si quelques tirs ont été entendus. Ce médecin confirme également que le général Younès avait échappé déjà à plusieurs tentatives d’assassinats.

Lourde perte pour la rébellion

Abdel Fatah Younès était l’ancien bras droit de Kadhafi. Tous les deux avaient partagé quarante ans de l’histoire libyenne depuis la révolution de 1969. Le général Abdel Fatah Younès occupait le poste de ministre de l’Intérieur, jusqu’au 22 février 2011 où tout a basculé.

Ce haut gradé de l’armée venait de décider de rejoindre le mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi. Un affront insupportable pour le guide de la Jamahiryia, qui aurait offert une récompense de 2 millions et demi de dollars pour toute personne qui réussirait à tuer Younès.

Le jour de sa démission, ce haut gradé avait même osé appeler l’armée à se rallier aux demandes légitimes du peuple.

 

RFI 29/07/2011