LE DEPUTE MOUSSA COUMBERE DESAVOUE OUMAR MARIKO « Je ne quitte pas l’Assemblée, car je ne suis pas n

Va-t-on vers une énième démission d’un élu du parti Sadi ? La question brûle les lèvres depuis l’ouverture, le lundi 1er octobre, de la session parlementaire. Annoncés démissionnaires de l’Assemblée nationale à l’issue du 4e comité central de leur parti, les députés Sadi ne semblent pas siffler dans la même trompète que le bureau national.

Oumar Mariko et ses deux autres camarades députés (Moussa Coumbéré et Oumou Coulibaly) sont en proie à de sérieuses divergences sur la prolongation du mandat de l’Assemblée nationale pendant la durée de la transition. Le premier, qui est sur la même longueur d’onde que le bureau national du parti, estime qu’il faut dissoudre l’institution, d’autant plus son le délai constitutionnel (le 9 août dernier) est arrivé à terme.

Le parti Sadi, qui dénonce le caractère budgétivore de l’institution, pense qu’elle doit laisser place à un organe de la transition dont la création sera adoptée au cours d’une concertation nationale.

L’argumentaire ne semble pas convaincre les deux autres députés du parti, Moussa Coumbéré (élu à Kolondiéba) et Oumou Coulibaly, député de Niono. La présence des deux élus Sadi à l’ouverture de la session parlementaire, le lundi dernier, suscite bien de commentaires, et confirme que les députés ne sont prêts à suivre le mot d’ordre du 4e comité central du parti, tenu les 16 et 17 septembre derniers.

Joint au téléphone, Moussa Coumbéré a clairement exprimé son opposition à cette décision. Selon le colistier d’Oumar Mariko à Kolondiéba, la loi sur la prolongation du mandat des députés pendant la transition a été adoptée à la majorité par des élus du peuple. « Il n’y a donc pas de raison de démissionner de l’Assemblée, quelque soient les raisons », déclare le député Sadi. « Nous sommes des élus de la nation, nous ne sommes pas nommés ».

« A l’Assemblée nous représentons le peuple. Il y a une loi qui a été adoptée pour prolonger notre mandat vu le contexte particulier de la situation du pays. Je pense qu’il faut aller jusqu’au bout… », martèle Moussa Coumbéré, qui précise toute fois qu’il reste militant du parti Sadi jusqu’à preuve du contraire.

Il n’y a donc pas de doute, les prochains jours seront très tendus au parti Sadi. Certains observateurs n’excluent l’éventualité d’une démission du député Coumbéré. Si cela arrivait, elle prolongera la liste déjà longue des démissions intervenues ces derniers temps au sein de la formation politique. En témoigne le départ, il y a deux ans, du député de Niono, Mamadou Guindo, avec une dizaine de conseillers municipaux de la localité. On se rappelle que le mois dernier, l’administrateur du parti, Sidi Ongoïba, claquait aussi la  porte pour dénoncer « les rapports de travail difficiles avec certains camarades ». Cette semaine, un autre cadre non moins important rendait sa démission pour « injustice ». Il s’agit notamment de Kadiali Traoré, ancien membre du bureau national, chargé des questions électorales.

Dans l’administration du parti, M. Traoré était aussi chargé des luttes sociales. Reconnu dynamique de par sa jeunesse, ses anciens camarades reconnaissent en lui un militant engagé pour les causes justes. Son départ du parti, constitue aux yeux de nombreux observateurs, un autre coup dur pour le parti Sadi. Il n’en sera pas moins si Moussa Coumbéré démissionnait.

Issa Fakaba Sissoko

L’ Indicateur Du Rneouveau 03/10/2012