Le capitaine Sanogo sur africable / Les zones d’ombre ne sont pas dissipées

Toutefois, a-t-il affirmé, le Cnrdre ne peut s’opposer à l’envoi des troupes, en précisant toutefois que sa priorité demeure l’envoi du matériel et de la logistique. Répondant à ceux qui parlent d’ingérence politique, il a ajouté que les militaires ont pris leur responsabilité et des risques en faisant ce coup d’Etat. Le Cnrdre, selon lui, a réussi à faire remonter le moral des troupes et qu’en cas de besoin, le peuple malien saura que l’armée a des munitions. Il a aussi employé le ton militaire : ‘’ je ne permets à personne de me remettre en cause.  C’est, a dit le capitaine Sanogo, le peuple malien qui décidera s’il doit être ou non le président de la transition. Pourtant, a-t-il martelé, il ne se mêlera pas d’élections.

Le président du Cnrdre a tenu à faire comprendre qu’il s’en remettait au président par intérim, au Premier ministre et à son gouvernement pour la conduite actuelle des affaires de la nation. Il a toutefois fait remarquer que le Cndre  ‘’avait besoin d’un gouvernement capable d’assumer ses missions, de prendre des décisions pour qu’on voie le Mali. ‘’ Ce sera donc à ces autorités de faire la demande d’envoyer les troupes de la Cedeao, mais à condition que l’armée exprime ses besoins. Il a, en outre, déclaré que le régiment des commandos parachutistes et leurs alliés ont été manipulés et qu’il informera le monde le moment venu. A propos des arrestations, il a indiqué que cela ne relevait pas du Cnrdre, mais que cela rentrait dans le cadre des missions de la gendarmerie et des forces de sécurité. Il a mis au compte des règlements de compte personnels l’agression de Soumaïla Cissé et demandé de ne pas faire d’amalgames.

Il n’est pas, a-t-il soutenu, contre les politiciens, mais contre  ‘’les chefs d’Etat qui volent et pillent. ‘’ Il a laissé entendre que le Cnrdre est arrivé pour corriger le tir de la démocratie, en se fondant sur des principes et non sur l’argent. Contrairement à ceux qui considèrent que les Maliens ont perdu une certaine fierté, le Capitaine Amadou Haya Sanogo pense  qu’aujourd’hui les Maliens sont encore plus dignes, car débarrassés d’un pouvoir corrompu et sans idées. C’est dire qu’à travers cette interview, le président du Cnrdre a laissé les Maliens sur leur faim en faisant planer plus de questions que de réponses.

Baba Dembélé

Le Républicain Mali 08/05/2012