L’avion d’IBK a-t-il été saisi ?

avion ibk

Le Boeing d’IBK acquis dans des conditions douteuses continue de défrayer la chronique, après le récent voyage du président qui ne l’a pas utilisé pour se rendre au somment de la CEDEAO à Accra au Ghana.

La version selon laquelle l’avion présidentiel serait en révision a été balayée par celle de la saisie. Pour se rendre à Accra le président de la République et sa délégation ont pris un vol régulier. « C’est pourquoi, les images de la télévision nationale, ne montrent pas le décollage, tout comme l’atterrissage de l’avion. L’Ortm montre le président au bas de la passerelle, en train de saluer les autorités ghanéennes à l’aéroport international Kotoka d’Accra », commente l’hebdomadaire ‘’Le Reporter’’.

A Bamako, l’heure est aux interrogations : pourquoi le président n’évoque-t-il pas les défaillances techniques de cet avion, si tant est qu’il joue la carte de la transparence ? « Le Mali est le seul pays dans la sous-région à posséder deux avions présidentiels. Alors que son armée n’a pas un seul hélico de chasse. Aucun moyen aérien pour faire face aux jihadistes et autres narcotrafiquants ! », souligne Le Reporter  du 15 juillet.

« Alors qu’est-ce qui peut bien justifier la révision du Boeing 737 d’IBK ? Une panne, un accident ou tout simplement la vétusté de l’appareil officiellement acquis à hauteur de 20 milliards FCFA ? », s’interroge le Sphinx, un hebdomadaire malien. Selon le député Mamadou Hawa Gassama, l’appareil a été payé à 8 et non 20 milliards de nos francs. Si cette révélation se confirmait, l’on comprendra mieux les raisons de la révision anticipée, ajoute le Sphinx.

Quelques détails de l’aéronef

Le Boeing Business Jet (BBJ) est un type d’avion aménagé pour un usage privé. Ces aménagements qui sont modulables peuvent comporter chambres à coucher, douches, bureaux, salles de réunion ou de séjour. Le modèle acquis par le gouvernement malien est le Boeing 737-700 qui comporte des rajouts, comme les réservoirs de carburant additionnels pour accroitre le rayon d’action (11 500 km) ; escalier escamotable permettant d’opérer indépendamment des moyens aéroportuaires ; certification internationale long-courrier (ETOPS 180). L’avion présidentiel a été mis en service en 1999.

Avant l’acquisition par le gouvernement malien, le Boeing était la propriété de Netjets, une entreprise qui propose un service de multipropriété d’avion, puis depuis 2001 par divers véhicules d’investissement contrôlés par Reg Grundy, un magnat de la télévision et des médias. Depuis Mars 2014, l’avion a été enregistré par JetMagic, une entreprise basée à Malte, et opérant le jet pour le compte du gouvernement malien. Jetmagic se présente comme une entreprise de gestion et d’exploitation d’une flotte de Boeing, Bombardier et Dassault, spécialisée dans le transport des chefs d’États et VIP.

L’avion est présentement enregistré par JetMagic dans les Antilles Néerlandaises sous le code P4-PRM (‘P4’ pour l’ile d’Aruba) au lieu du Mali – dont le code d’enregistrement d’avion est ‘TZ’. Dans un communiqué de presse paru le 25 Mars dernier à Aruba, JetMagic annonçait « Nous sommes fiers d’annoncer que JetMagic ajoute P4-PRM à sa flotte. Le nouveau BBJ 737-700 sera exploité pour la République du Mali. »

A noter que l’achat de l’avion d’IBK, le Boeing 737 et le contrat de fourniture de l’armée sont à l’origine de la brouille entre le gouvernement malien et les partenaires techniques et financiers.

La Rédaction