L’art de l’intégration, « pour ne pas vivre éternellement comme un migrant »

Repartir de zéro, s’éloigner de sa culture d’origine, c’est « difficile et fascinant », témoigne le jeune auteur d’origine syrienne Omar Youssef Souleimane.

Vous vous souvenez sans doute du roman Robinson Crusoé, de Daniel Defoe. Le héros raconte, à la première personne, comment il profite de tout ce qui l’entoure dans la nature pour se protéger des bêtes sauvages, construire une maison et se nourrir. Il a tout perdu : ses amis, sa famille, son environnement, ne lui reste que sa capacité à survivre. Il n’a pas le choix : soit il s’adapte à la nouvelle situation, soit il baisse les bras et disparaît Avec le temps, sa nouvelle terre devient une partie de son quotidien et lui aussi appartient peu à peu à l’île. Rien n’est plus comme avant et, quand il rentre chez lui, ce « chez lui » n’est plus à lui. Avec le temps, la distance s’est imposée entre lui et les autres, restés dans sa terre natale. Ils ont aussi changé, mais dans une atmosphère différente. Il est condamné pour toujours, partout, à l’exil.

Source:Omar Youssef Souleimane