L’AMO au centre des débats du rotary club Bamako-Amitié L’ex ministre Sékou Diakité en accusation

Pour entretenir les rotariens sur la question, c’est le secrétaire du club Djibril Ouattara que le président Boubacar Touré avait commis à la tâche. Le conférencier a commencé par expliquer que « depuis un certain temps, l’Etat a constaté des difficultés pour les gens de se soigner, notamment les pauvres. Il s’est dit mais pourquoi ne pas créer une assurance maladie pour tout le monde. C’est ainsi que naquit l’idée. Mais en amont tout le monde a été consulté (syndicats-employeurs), avant que certains ne fassent volte-face ».

Le conférencier reconnait que la communication a été aussi le maillon faible de cette opération, car les employeurs et autres syndicats qui ont été consultés n’ont pas en retour relayé l’information au niveau de leur base. Il soulignera ensuite que l’Amo est une assurance dont le prélèvement se fait sur le même taux que l’INPS soit 3,6% pour les travailleurs en activité et 0,7% pour les retraités. Djibril Ouattara a ensuite lancé le débat en demandant le point de vue de ses camarades rotariens sur l’Amo.

Sékou Diakité  en accusation

Certains intervenants ont trouvé l’Amo très formidable en ce sens qu’elle nous offre sur plateau d’or ce qu’on partait chercher ailleurs. Si les autres comme les rotariens- avocats (membres du Barreau malien) n’ont clairement pas désavoué la réforme, ils ont, tout de même, déploré le fait qu’ils n’ont pas été associés aux discussions en amont et qu’en tant qu’employeurs, on est venu leur dire de payer l’assurance de leurs employés. Faux, a répliqué un autre rotarien pour lequel tout le monde a été associé sans que l’information soit relayée. « J’ai appris cette information depuis 3 ans », dira-t-il avant que le conférencier ne précise qu’avec l’Etat, il faut toujours aller à l’information.

Des rotariens n’ont pas manqué d’accuser l’ex-ministre du Développement social de la Solidarité et des Personnes âgées sortant, Sékou Diakité qui se serait investi dans la recherche de la logistique et non dans la diffusion de l’information. « Le comportement du ministre sortant a suscité de la méfiance chez les travailleurs. C’est pourquoi les gens doutent même de l’avantage de l’Amo », a même fustigé un rotarien avant la conclusion du  président du club Boubacar Touré en ces termes : « l’Amo est une bonne chose mais c’est l’information qui n’a pas circulé. Les gens doivent aussi accepter d’aller à l’information. Assurer 100 personnes, c’est déjà dur à fortiori tout un pays. Il y a des endroits du pays où il n’y a même pas de médecins. Je crois que l’Etat devrait aussi attendre le plateau technique avant la mise en œuvre de la réforme ».

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 09/05/2011