La gestion de l’aide publique au développement

En même temps que l’Ouganda, le Pérou et le Mozambique, le Mali a été retenu par
l’OCDE pour mener à bien une série d’études de cas, afin d’établir les réalités de
l’aide et de la reddition intérieure des comptes. En ce qui concerne notre pays, cette
étude devrait examiner les questions de l’aide et de la reddition des comptes dans le
contexte du cycle budgétaire, du processus de la décentralisation et de la fourniture
des services éducatifs. La restitution des résultats de cette étude a donné lieu à un
atelier, le 25 janvier 2012 à l’hôtel Salam. Présidé par Abdoulaye Touré, secrétaire
général du ministère de l’économie et des finances, l’atelier a enregistré la
participation de la société civile, représentée par le Forum des organisations de la
société civile du Mali, des représentants de plusieurs départements ministériels et
les partenaires techniques et financiers du Mali. Adama Diakité, Président du Forum
des organisations de la société civile, a déclaré que « la redevabilité est une valeur
cardinale et la société civile jouera totalement sa partition pour que cet objectif soit
atteint ». Pour cela, il a noté qu’elle redoublera d’efforts et posera davantage des
actes dans ce sens et jouera conséquemment son rôle de veille, d’interpellation,
d’analyse et de propositions d’alternatives à tous les niveaux et dans tous les
domaines. « La redevabilité doit être réellement traduite en actions engendrant la
pleine participation de tous, la transparence et la constance au niveau de tous les
programmes de développement », a-t-il conclu. Pour sa part, Anders Garly
Andersen, chargé d’affaires à l’Ambassade du Danemark au Mali, chef de file des
partenaires techniques et financiers, a estimé que la redevabilité est la mère de la
prudence en matière d’aide publique au développement. Il a déclaré que les
politiques d’aide au développement sont particulièrement soumises à cette pression
et souffrent parfois de suspicion de la part des citoyens des pays donateurs comme
des pays récipiendaires, à la fois en termes d’efficacité et de transparence des
actions menées et de leurs résultats. « Nous ne devons jamais oublier qui sont nos
seigneurs. Il s’agit globalement des populations pauvres et vulnérables au Mali », a-t-
il déclaré. Avant d’ajouter que les partenaires techniques et financiers, les
gouvernements et les Organisations de la société civile doivent la redevabilité aux
paysans du Sahel, à la femme veuve et seule avec une dizaine d’enfants, au jeune
dans la rue sans emploi. « Nous devons rendre compte à la grande majorité de la
population pour laquelle le mot redevabilité ne fait même pas partie du vocabulaire »,
a-t-il conclu. Après avoir énuméré toutes les actions menées par le gouvernement
pour prendre en charge la question de la redevabilité, Abdoulaye Touré, secrétaire
général du ministère de l’économie et des finances, en trois points a rappelé les
objectifs de la rencontre. Ce sont : engager une discussion franche entre des
représentants du gouvernement malien, des bailleurs de fonds et la société civile sur
le rôle des bailleurs de fonds et des institutions domestiques sur les questions de
redevabilité au Mali ; l’initiation d’un processus d’apprentissage pour améliorer les
pratiques des bailleurs ; et l’encouragement des pratiques et comportements plus

favorables aux systèmes de redevabilité.

Assane Koné

Le Républicain Mali 26/01/2012