LA CLASSE POLITIQUE A SOIF DE DEBAT LORTM est attendu pour la première émission sur le découpage et les autres réformes

Cest face aux jeunes du CNJ et quelques opérateurs privés triés sur le volet que le Premier ministre a expliqué tous les contours de la réorganisation administrative telle que conçue depuis 2012. Il a fini par déplorer le manque de débats autour des grandes questions de la nation pour éviter les interprétations souvent malveillantes. Quant à lopposition, qui qualifie le découpage dinopportun et portant les germes de la partition du pays, elle dit ne pas comprendre pourquoi il ny a pas de débats contradictoires pour éclairer la lanterne du Peuple.
Le Mali est sans nul doute en queue de peloton parmi les pays de la sous-région, en matière de débats politiques sur les chaines nationales. Ironie de lhistoire, ceux qui nous gouvernent aujourdhui sont, ceux qui critiquaient hier le régime dAmadou Toumani Touré, davoir instrumentalisé les médias publics à des fins de propagandes. Jamais les médias dEtat nont connu un tel assujettissement que maintenant, au point que certaines hautes autorités sen plaignent en dénonçant le manque de débats. Cest le cas du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui a profité du cadre déchanges avec les jeunes du CNJ pour expliquer le découpage territorial, qui, selon lui, donne lieu à beaucoup dinterprétations. Pour le PM, lobjectif recherché est de rapprocher ladministration des administrés et quil n y a aucune espèce de partition du pays. Il a même persisté et signé que ce découpage date de 2012 sous ATT et que le gouvernement na aucune intention de favoriser une communauté sur une autre. Il a enfin reconnu le déficit de débats et de dialogue, seuls gages, pour dissiper les malentendus et autres interprétations. Après le constat de manque de débat par le PM, certains leaders de lOpposition ont également dénoncé la mainmise du pouvoir sur les médias dEtat à telle enseigne quils ont du mépris pour lORTM, qui passent à leurs yeux pour un instrument à la solde du clan présidentiel. Ils ont dénoncé la censure dont ils font lobjet. Choguel Kokalla Maïga, dans lémission « On en parle » de M7 TV, na pas manqué loccasion pour fustiger le découpage qui est de son point de vue une machination du régime pour favoriser une minorité ethnique sur la majorité. Cest pourquoi il juge le découpage dinopportun et un véritable projet de partition du pays.
Ce qui est aberrant, est que cest sur les chaines de télévisions privées que beaucoup de maliens ont suivi ces échanges : celui de PM en intégralité sur Renouveau TV, et linterview de Choguel K. Maïga. Cest le lieu de féliciter ces chaines de télévisions privées pour leur pleine participation à la promotion du débat politique au Mali.
En somme, par télévisions privées interposées, la balle de match des débats politiques semble être engagée. A lORTM de la saisir au rebond pour donner à notre démocratie son lustre dantan.
Youssouf Sissoko
Youssouf@journalinfosept.com