« Les étudiants sont otages du gouvernement et non du syndicat des enseignants »

Le Snesup justifie la  poursuite de la sa grève illimitée suspendue au mois d’Août dernier. La motivation du syndicat  à rependre la grève est due à plusieurs motifs. Il estime que le protocole d’accord signé avec le gouvernement n’a pas été respecté par ce dernier. Plusieurs points de ses revendications restent sans satisfaction.

L’on note la relecture totale des loi n°98-067 du 3 décembre 1998 et n° 00-060 du 1er septembre 2000 portant respectivement statuts du personnel enseignant de l’enseignement et des chercheurs en vue, entre autres, de l’alignement des salaires sur la sous-région, de la mise en place de la nouvelle hiérarchie (assistant, maître de conférence, professeur) ; la détaxation immédiate des primes sur les salaires des enseignants du supérieur et des chercheurs par la relecture des ordonnances N°10-045/P-RM et N° 10-046P-RM du 16 septembre 20101. Font partie aussi de leurs points à satisfaire, la prise en compte immédiate des omissions par le payement de la compensation financière; l’arrêt immédiat des prélèvements arbitraires sur les salaires de l’enseignement supérieur et de la recherche au titre de l’Assurance maladie obligatoire (Amo) et le reversement des retenues opérées; l’intégration à la fonction publique des contractuels en charge des budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Le moins que l’on puise dire, c’est que le blocage n’est pas levé. Et cela risque de perdurer si l’on ne prend garde.  Le Snesup,  à travers son secrétaire général, Dr Abdou Mallé,  confirme la poursuite de la grève illimitée. « Après notre première rencontre avec l’ancienne équipe gouvernementale, nous n’avons plus eu d’autres rencontres avec les autorités, notamment avec la nouvelle équipe du gouvernement conduite par Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé. Le changement de position du Snesup dépend de la réaction du gouvernement.  S’il ne dit mot, nous nous allons continuer  la grève».

Les étudiants de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos) sont écœurés par cette grève illimitée qu’imposent les enseignants aux étudiants. Après la marche pacifique qu’ils ont tenue la semaine dernière qui est allée de l’Hôpital Gabriel Touré au monument de l’indépendance pour protester contre le débrayage des éducateurs, ils ont (étudiants de la Fmpos)  remis une pétition au nouveau Premier ministre (Pm), Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé mardi dernier. La pétition déclare : « Nous vous adressons cette pétition au nom des étudiants de la Fmpos et de l’Université de Bamako qui souffrent encore une fois de la grève illimitée du Snesup en date du 19 mars 2011 que nous estimons injuste à notre égard. Nous avons été victimes au cours de l’année universitaire 2009-2010 de plus de quatre mois de grève de nos enseignants qui perdure malheureusement en avril 2011.

Nul ne peut prédire l’effectivité de la prochaine rentrée universitaire 2010-2011 dans nos différentes facultés et grandes écoles. Nous avons cette situation en partage avec l’Eni et autres facs. Nous sommes otages de cette grève illimitée imposée par nos enseignants ».  Dr Abdou Mallé est conscient de ce qu’endurent les étudiants en ce moment. Pour lui, les universitaires ne sont pas pris en otage par les  professeurs.  Selon lui, le mot pris en otage est illégal, alors que la grève du Snesup est légale. « Elle est reconnue et autorisée par la constitution malienne. Donc le Snesup est dans son droit constitutionnel ». Pour le premier responsable du Snesup « les étudiants sont pris en otage par le gouvernement et non par le syndicat des enseignants ».

Hadama B. Fofana

Le Républicain 14/04/2011