International Mémorandum du fdr à la cedeao, ua, ue, oif, nu / « Le Premier ministre malien de la T

Il invite les membres du Groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali à « proclamer la neutralité de la Transition notamment à rappeler que le président de la République, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et des autres organes de Transition ne seront pas candidats aux élections organisées par la Transition, conformément à l’annonce faite par le Chef de l’Etat le 29 juillet 2012 ».

Ce mémorandum en date 18 Octobre 2012, signé par le 1er vice- président, Ibrahima N’DIAYE (Commandeur de l’Ordre National) a été élaboré à l’attention des chefs d’Etat Thomas Yayi Boni, Président de la République du Bénin, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union Africaine, Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, Blaise Compaoré, Président  du Faso, Médiateur de la CEDEAO au Mali, Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, José Manuel Barroso, Président de la Commission de l’Union Européenne, NKosazana Dlamini -Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Kadré Désiré Ouédraogo, Président de la Commission de la CEDEAO.

En réitérant son soutien la CEDEAO et  à la communauté internationale, le FDR a rappelé l’imposante manifestation qu’il a organisé le 11 octobre 2012,  en relation avec le COREN et d’autres forces vives, qui a regroupé, à Bamako,  des milliers de personnes. « Le FDR souhaite la bienvenue aux illustres représentants de la communauté internationale qui se réuniront à Bamako, le 19 octobre 2012, sur invitation de l’Union Africaine, dans le cadre de la réunion ministérielle du groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali ».

Selon le Communiqué  du Conseil des Ministres du 10 octobre 2012, prendront part à cette rencontre, les Représentants de tous les pays voisins du Mali, le Nigeria, le Tchad, la Libye, les cinq Membres Permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Membres africains du Conseil de Sécurité, l’Espagne, l’Allemagne, le Japon, l’UA, la CEDEAO, l’ONU, l’Union Européenne et l’OIF. Ce sont donc de nombreuses personnalités africaines et internationales qui participeront à cette importante rencontre à un moment de mobilisation exceptionnelle de la communauté internationale pour aider le Mali et son armée à libérer les deux tiers du territoire national occupés par des groupes armés étrangers et maliens.

La situation au Mali est loin d’être normalisée

Si des progrès significatifs ont été  accomplis dans la résolution de la crise politique et institutionnelle, force est de reconnaître que les sept derniers mois ont été émaillés d’atteintes aux droits de l’homme, d’interférences répétées de la junte dans la gestion des affaires publiques et d’une gestion partisane de la Transition qui par définition devrait être neutre, indique le mémorandum.

Malgré les efforts des organisations sous régionales, régionales et internationales, le retour de la junte dans les casernes demeure théorique, selon l’organisation anti putsch. « La junte militaire qui a pris le pouvoir le 22 mars 2012 continue ses interférences dans la vie publique, comme l’ont révélé les incidents entre policiers le 26 septembre 2012 à la suite de mesures de promotions contestées. La suspension du décret nommant à titre exceptionnel des commissaires de police, a été annoncée d’abord au siège de la junte à Kati. La junte militaire envoie des émissaires pour négocier avec les groupes armés rebelles (notamment Ansar Eddine) c’était le cas à Niafunké à la mi-septembre  et à Alger en fin septembre 2012», précise le document.

La gestion partisane de la Transition

Selon le mémorandum du FDR, « la formation du gouvernement d’union nationale, le 20 août 2012, a révélé que plus des ¾ des ministres représentent les forces favorables au coup d’Etat. En outre, le Premier ministre, Chef du Gouvernement de Transition, est le Chef d’un parti politique. Il utilise l’appareil d’Etat et les moyens de l’Etat à des fins politiques partisanes. Il ne fait aucun mystère de son projet de se présenter aux prochaines élections présidentielles, au motif, qu’aucune disposition de l’Accord-cadre du 06 avril 2012 ne l’en empêche. Une telle détermination qui fausse les règles du jeu d’une Transition neutre fait fi de la jurisprudence de la Transition de 1991-1992. Elle ignore les conclusions de la rencontre des forces vives  (Ouagadougou, avril 2012) et du sommet des Chefs d’Etat du groupe de contact de la CEDEAO sur le Mali (Ouagadougou, 07 juillet 2012) ». Selon le mémorandum, le Premier ministre ne tient aucun compte du message à la Nation du président de la République, le 29 juillet 2012 qui soulignait : «… ni le Président, ni le Premier ministre, ni les Ministres ne pourront se présenter à la prochaine élection présidentielle». La gestion partisane de la Transition s’observe à travers le processus d’organisation des Concertations Nationales. Le Premier ministre refuse obstinément de tenir compte des propositions du FDR pour une organisation paritaire et consensuelle des Concertations Nationales.

L’organisation d’élections crédibles

La base de toute élection étant le fichier électoral, une attention particulière doit être accordée à la fiabilité dudit fichier, l’interruption unilatérale de la révision des listes électorales par le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation constitue une violation grave de la loi électorale N°06-044  du 4 septembre 2006.

Retour effectif à l’ordre constitutionnel, reconquête du nord

En conclusion, le FDR recommande « le retour effectif à l’ordre constitutionnel, le retour vérifiable de l’armée dans les casernes, la fin des interférences de la junte dans la vie publique et politique et la soumission des militaires à l’autorité civile constitutionnelle », qui demeurent des objectifs à atteindre. Le FDR invite la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne, Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), les Nations Unies et tous les partenaires du Mali à s’impliquer afin que les militaires retournent effectivement dans les casernes. Il sollicite l’implication de la CEDEAO et de la Communauté Internationale pour appuyer l’armée malienne dans la reconquête des zones sous occupation. Le FDR demande au groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali de s’impliquer afin que le gouvernement s’attèle sérieusement à l’élaboration d’un fichier électoral fiable et à la reprise du processus de révision des listes électorales. Il invite les membres du Groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali à proclamer la neutralité de la Transition notamment à rappeler que le président de la République, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et des autres organes de Transition ne seront pas candidats aux élections organisées par la Transition, conformément à l’annonce faite par le Chef de l’Etat le 29 juillet 2012.

B. Daou

Le Republicain 19/10/2012