IMAM DICKO FACE A LA PRESSE « Quand j’ai dit que je vais retourner à la mosquée, personne ne m’a demandé de rester »

L’ancien président du haut Conseil islamique du Mali (HCIM), ‘Imam Mahmoud Dicko, a effectué sa première grande première sortie durant cette transition, le dimanche dernier, à Bacodjicoroni, dans la commune 5 du district de Bamako

L’objectif de cette sortie était, non seulement faire une lecture du Coran et organiser une séance de bénédictions pour le pays, mais aussi et surtout donner sa propre analyse sur la gestion des affaires de la période transitoire en cours.

Étaient au menu, le rappel de son engagement contre le régime d’IBK, la composition du gouvernement sous Moctar Ouane, et la gestion actuelle des affaires par les autorités de la Transition.

Sur les pancartes et les affiches, on pouvait lire « Je ne peux pas abandonner le peuple malien, je ferai ce qu’il y a lieu de faire pour mon pays », « nous sommes tous Maliens, on a aussi notre mot à dire ». D’emblée, l’Imam de Badalabougou, sans document de presse et entouré par ses nombreux fidèles, soutiendra qu’au moment de la lutte du M5RFP, lui n’a jamais voulu la démission de l’ancien président IBK.

Avant de solliciter l’union et le rassemblement des Maliens afin de sauver la «nation malade». Aussi, a-t-il plaidé l’indulgence de la communauté internationale à l’égard du Mali.

Très remonté, l’imam Mahmoud Dicko, qui cherche visiblement à se faire une place dans cette transition, a évoqué cette fois-ci en français les rapports du Mali avec l’étranger, notamment avec les autres pays membres de la Cédéao.

L’imam de Badalabougou s’est adressé aux autorités maliennes : « Vous êtes nos fils ! Dieu vous a confié la gestion du pays. Mais nous avons constaté que ça ne va pas… ». Il explique que lui et d’autres religieux ont demandé à rencontrer les actuels dirigeants maliens, pour évoquer la situation du pays, mais pour le moment, ils sont face à une porte fermée.

Imam avertit les militaires…

Comme pour avertir les militaires, pour ne pas finir comme Amadou Aya Sanogo, tombeur d’ATT, I’ex-autorité morale du M5RFP, a donc profité de ce point de presse pour relater comment Amadou Aya Sanogo a pu terminer de cette manière.

Selon lui, le Capitaine devenu général recevait ses conseils jusqu’à ce que des hommes proches de Aya Sanogo ont pu lui dire de rompre les liens avec le capitaine bombardé Général. « Lorsque j’ai appris cela, je me suis retiré de lui et le reste appartient à l’histoire’’. Avant de clarifier les ses relations avec ATT, le colonel Assimi Goïta, Bah N’Daw, Moctar Ouane, le M5-RFP. A ses dires, il a toujours été sollicité pour son implication dans la gestion du pays.

Parlant de la gestion du pays après IBK, Mahmoud Dicko a révélé qu’il avait à l’époque proposé un Premier ministre, sans demander l’avis du M5-RFP. Abdoulaye Idrissa Maïga a refusé d’être Premier ministre de Transition « La première personne que je suis allé voir pour être Premier ministre, c’est Abdoulaye Idrissa Maïga, mais celui-ci avait dit ne pas être prêt à travailler avec ces militaires… » a-t-il laissé entendre, avant de préciser qu’il a aussi proposé Moctar Ouane.

Par ailleurs, Mahmoud Dicko semble être déçu par le comportement des leaders du M5-RFP. « Quand j’ai dit que je vais retourner à la mosquée, personne ne m’a demandé de rester », a-t-il indiqué.

Lamine BAGAYOGO