IBK traite Moussa Traoré de «Grand Républicain» Me Mountaga Tall justifie, normalise et valide

En marge de la cérémonie du 25e anniversaire de l’association du Comité national d’initiative démocratique (CNID Association) tenue le mercredi 25 mai 2016 au Centre international de conférence de Bamako, le président du CNID Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall s’est plié à un exercice de questions-réponses avec les militants et sympathisants du parti dans la salle Balla Moussa Kéïta. L’occasion n’a pas été ratée par l’assistance d’interroger la conviction de Me Tall 25 ans après l’avènement de la démocratie.

Visiblement surpris de voir leur président accordé un «soutien indéfectible et sans ambigüité» au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta qui traite, celui qu’il a combattu de toutes ses forces durant toute sa carrière politique, de «Grand Républicain», les militants du parti n’ont pas caché leur déception à l’endroit du fervent défenseur de la liberté d’expression. En témoigne les interpellations des militants du parti à lui demander de dire ce qu’il pense de cette attitude du président de la République.

Forcé à réagir, Me Mountaga Tall s’est glissé dans l’esprit du président IBK pour sortir une réponse laconique. «Le président de la République est un être comme nous tous. Tu invites deux personnes à ton investiture.

Tu vois l’un et tu ne vois pas l’autre. Cela peut t’amener à dire des choses», a justifié ainsi Me Tall le geste incohérent du président IBK à sa place. En plus de manquer de courage de citer les gens nommément et de condamner l’acte incohérent et aberrant du président de la République, le président du CNID Faso Yiriwa Ton a rendu le geste d’IBK beaucoup plus dangereuse qu’il ne l’était. Car à suivre son regard, le Mali sous l’ère d’IBK est géré à coup d’humeur et d’émotion. Les principes et les valeurs démocratiques conquis sur fond de sang du peuple peuvent être déformés, transformés ou falsifiés suivant la bonne ou la mauvaise humeur du tenant du pouvoir. Et de là à voir un Me Tall cautionné de telle dérive, l’on est tenté de dire qu’il n’est pas revenu de sa longue traversée de désert avec des plumes.

Youssouf Z