Hong Kong : Pékin entérine la réforme radicale du système électoral, l’opposition empêchée

La cheffe de la zone administrative de Hong Kong, Carrie Lam lors d'une session du Conseil législatif législatif

La refonte de la loi électorale de Hong Kong adopté par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire de Pékin rend désormais extrêmement difficile les candidatures de l’opposition au Conseil législatif de la région administrative spéciale.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Sans surprise, le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire à Pékin a adopté la refonte de loi électorale à Hong Kong.

167 mains levées, 0 contre.

L’objectif affiché de la Chine est de s’assurer que seuls les « patriotes » dirigent Hong Kong.

Cet amendement aux annexes I et II de la loi fondamentale de la région administrative spéciale vient donc ajouter une série de filtres au code électoral.

D’abord, la refonte va permettre l’institution d’un puissant comité de vérification des candidatures qui pourra dire qui est « patriote » ou non, et donc qui est légitime ou non à se présenter aux élections.

Cette décision sera prise sur la base de renseignements fournis par l’unité chargé de la sécurité nationale au sein de la police de Hong Kong.

20 % seulement de députés élus au suffrage universel direct
Autres barrages importants : la réduction du nombre de sièges élus aux suffrages directs de 35 à 20 et le fait que le comité électoral élargi à 1 500 membres (1 200 augmentés de 300 nouveaux membres), et contrôlé par le pouvoir central, pourra désormais envoyer 40 représentants au Conseil législatif (Legco) dans une assemblée qui passe de 70 à 90 sièges.

Est également prévu dans ce texte, un poids renforcé accordé aux voix venues du secteur de l’entreprise et des milieux d’affaires généralement proches de l’establishment, ainsi que la suppression des 117 sièges issus des élections de districts où l’opposition est généralement majoritaire.

Ces critères de nominations sont encore plus stricts pour les candidates et les candidats au poste de chef de l’exécutif, qui doivent être nommés par au moins 15 membres de chaque secteur.

L’actuelle cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, laissait entendre ce mardi midi en conférence de presse que les voix dissidentes seront autorisées, dès lors qu’elles sont « patriotes ».

Vincent Yu
Source: RFI