GROS NUAGES SUR LA TENUE DE LA PRESIDENTIELLE Oumar Mariko, Président de SADI tire la sonnette d’alarme

Dr Oumar Mariko, président Parti Sadi

Malgré le début de l’opération de distribution des cartes d’électeurs biométriques, le
Gouvernement ne semble pas donner toutes les garanties sécuritaires quant à la bonne
tenue de l’élection présidentielle le 29 juillet. Des voix commencent à s’élever pour
demander le report du scrutin afin de réunir toutes les conditions permettant un scrutin
libre, transparent, inclusif et apaisé. Le gouvernement accédera-t-il à la pressante
demande de Mariko Oumar pour reporter ? Que se passera-t-il si les élections ne se
tenaient pas à la date indiquée ?

Décidément, l’arrêt du processus de révision de la Constitution du 25 février 1992 a causé
beaucoup de tort au régime d’IBK. Si elle avait pu être révisée, face à cette insécurité
généralisée, le Gouvernement allait user de tous les droits que lui confère la Constitution
pour reporter les élections et se maintenir au pouvoir. En effet, après avoir échoué dans ce
projet, sa marge de manœuvre semble très réduite, d’où les tractations pour organiser la
présidentielle conformément à la constitution en vigueur. Ce qui n’est pas de l’avis de tous
les acteurs politiques, à l’image de l’honorable Oumar Mariko, président du parti SADI. Il
envisage même de saisir la Cour de Justice de la CEDEAO aux fins d’annuler la loi électorale
dont la conséquence serait le report de l’élection présidentielle. Pour Mariko cette loi
électorale porte les germes d’une crise post-électorale aux conséquences graves, parce
qu’elle n’est pas inclusive, mais discriminatoire plutôt. La première inquiétude du Président
de SADI se situe au niveau des cartes d’électeur. Pour M. Mariko, l’existence de deux cartes
d’électeurs pour la même élection prête à confusion et favorise la fraude. A cela s’ajoute, la
limitation injuste du nombre d’électeurs (en moyenne 50 par bureau de vote), et aussi la
nomination de deux assesseurs, l’un pour la Majorité et l’autre pour l’opposition, ce qui de
facto arrange les deux grands pôles, à savoir la Majorité autour du RPM et l’opposition
autour de l’URD. La deuxième grosse inquiétude est l’insécurité. Toujours selon Mariko, au
regard de la généralisation de l’insécurité, il serait difficile d’organiser la présidentielle à
Kidal, Gao, Tombouctou, Ménaka, Taoudénit, Mopti, Ségou et même Kayes. De son point de
vue, si à cause de l’insécurité, l’élection ne se tenait pas dans ces régions, il faudrait recourir
à la Constitution pour constater l’incapacité du Président à organiser l’élection et, par
conséquent, une transition s’imposera sans lui. Qui de l’opposition ou de la majorité, qui
croient chacune en leurs chances de remporter le scrutin présidentielle, ce schéma
arrangerait ? Quelles pourraient être les conséquences d’un entêtement du gouvernement à
organiser l’élection présidentielle pour laquelle quelques hypothèques, notamment
sécuritaires, demeurent ? Les semaines venir nous édifieront.

Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com