Grève illimitée à l’IUG Les chances de sauver l’année deviennent très minces

Les vacances sont prévues à l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) en Août et Septembre 2016, pour le compte de l’année académique de la même année. C’est dire que, dans deux mois exactement, les professeurs seront au repos. Autrement dit que les deux semestres prévus par le système LMD au niveau de cet institut de formation, doivent être validés dans soixante jours. Mais avec la grève illimitée du comité Snesup (syndicat national des enseignants du supérieur) de l’Iug déclenché depuis le 8 mars dernier, des gros nuages planent sur la validation de l’année académique. Car, apprend on, le premier semestre est loin d’être terminé à plus forte raison le second semestre. Est-il possible de sauver l’année académique 2016 à l’Iug ? le pessimisme est de mise au sein du comité Snesup de l’Iug.

Approché par nos soins pour en savoir plus sur les chances de sauver l’année à l’Iug, le secrétaire aux relations extérieures du comité Snesup de l’Iug, Alassane Sidibé, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Selon lui, les autorités sont en train de déplacer le problème. «Je dirai que je suis vraiment pessimiste dans la mesure où les autorités sont en train de déplacer carrément le problème. C’est-à-dire, noyer le poisson dans l’eau en disant que nous voulons privatiser l’UFP, une structure publique. Ce qui n’est pas vrai. Même le ministre Moutaga Tall a tenu ses propos récemment à l’Assemblée nationale», déclare Alassane Sidibé. Et de poursuivre : «On est dans le système LMD. On doit faire deux semestres. Avec la situation actuelle, les semestres vont se chevaucher. Et encore, ce qui va davantage compliquer les choses, le Recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako, Pr Samba Diallo, a suspendu les salaires des enseignants. Et avec ces suspensions, les enseignants ne sont pas prêts à faire un sacrifice pendant les vacances prévues pour Août et septembre à donner les cours. Je dirai que les chances de sauver l’année universitaire sont minces. Si les salaires n’étaient pas suspendus, les enseignants pouvaient se sacrifier à faire les deux mois. On avait commencé le premier semestre. Ça c’est loin d’être fini à plus forte raison le second semestre».

Je rappelle, ajoute le secrétaire aux relations extérieures du comité Snesup de l’Iug, que depuis qu’on a commencé la grève illimitée, le ministre Tall ne nous a pas encore reçus. On l’a écrit, il n’a pas répondu. On s’est rabattu sur le bureau national Snesup qui, à son tour, a écrit le ministre de la Fonction publique. Ce dernier a organisé une rencontre le 25 avril au niveau de l’enseignement supérieur pour qu’on trouve une solution. On n’a fait des propositions. Mais toujours est-il que la partie gouvernementale reste sur une position figée. Car aucun point n’a été réglé à présent. Qu’il s’agisse de ramener les contrats en cours du jour à l’Institut, payer les arriérés, résoudre la question de l’autonomie de l’UFP, etc. «Après la rencontre du 25 avril la primature nous a convoqué, nous demandant de faire des propositions. Les analyses continuent à son niveau. Nous attendons leur réponse de même que son homologue de la fonction publique». souligne Alassane Sidibé.

Hadama B. Fofana