GESTATION D’UN POLE DE GAUCHE AU MALI QUI DE MODIBO SIDIBE OU DE DIONCOUNDA TRAORE SERA LE CANDIDAT DE L’ADEMA EN 2018 ?

L’ancien Premier ministre Modibo Sidibé a ravi la vedette à tous les participants à La 14e conférence nationale de l’ADEMA- PASJ, tenue à la maison des ainés le 27 mars 2016. Son discours, à l’allure d’une plaidoirie pro domo a séduit plus d’un. Il a levé toute équivoque quant à son ambition de se rapprocher de l’ADEMA et si possible en être son candidat aux prochaines élections présidentielles.

Parviendra-t-il à convaincre les abeilles après une première tentative infructueuse en 2012 ? Ne se butera-t-il pas au même obstacle à savoir l’ex président de la Transition, le professeur Dioncounda Traoré, qui avait faire croire à tous que l’ex Premier ministre n’était pas ADEMA ? Les partisans d’IBK tapis dans la ruche n’opposeront-ils pas leur veto face à toute tentative des abeilles de présenter un candidat en 2018 ?

Cette 14ème conférence nationale de l’Adema-Pasj qui était placée sous le signe de la sauvegarde de l’intégrité du territoire et de la réconciliation nationale au cœur du développement, a été une occasion pour l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé de tenir un discours mémorable et historique. Son intervention a été axée sur le lien qui a uni pendant dix ans l’ADEMA et sa famille dont feu son grand frère Mandé Sidibé fut membre fondateur. Il a également parlé des années de pouvoir ADEMA dont il se sent comptable et qui selon lui ont été marquées par des progrès significatifs dans tous les domaines du pays. Il invitera l’Adema à accélérer la création d’une formation des partis politiques de gauche au Mali. En analysant ses propos, une double lecture s’impose.

La première lecture est celle relative à la perte totale de vitesse de son parti, FARES AN KA WILI qui n’a pu avoir qu’un seul député à l’Assemblée Nationale. Alors, pour ne pas disparaitre totalement, Modibo Sidibé dont nul ne conteste sa qualité d’homme d’Etat, chercherait ainsi un point de chute. Et l’ADEMA, en manque de leader fédérateur comme toujours qui fasse l’unanimité, semble être une bonne destination pour son ambition présidentielle. Attendons donc de voir si le Parti historique ADEMA sera à la hauteur de sa mission historique.

La deuxième lecture est celle relative à son combat qui semble être sans issue au sein de l’Opposition qui a déjà son leader. Ainsi, il chercherait à se rapprocher de l’ADEMA dont il a toujours eu l’âme pour être dans ses bonnes grâces. Pour cela, il approuve non seulement l’idée d’un pôle de gauche qui pourrait lui servir de tremplin, mais aussi s’en ouvre à un parti dont il peut être le candidat gagnant, mais qui ne l’a jamais compris et accepté à cause, dit-on, de sa froideur vis à vis des abeilles lors de ses années de pouvoir. À défaut d’être son candidat en 2018, Modibo Sidibé ne perdra rien en patientant pour 2023.

Quant à Dioncounda Traoré, l’ancien Président de la courte transition et président d’honneur de l’ADEMA-Pasj, ne semble pas avoir dit son dernier mot, comme en atteste sa présence à toutes les activités de l’ADEMA. Selon des indiscrétions, le secrétaire politique de la section ADEMA de Nara, serait encore le candidat des militants des Abeilles, mécontents de la gestion du régime, pour barrer la route à IBK en 2018.

Et c’est au moment où Dioncounda Traoré et Modibo Sidibé se battent dans les coulisses que les partisans d’IBK positionnés au sein de la ruche affutent leurs armes pour neutraliser toutes velléités présidentiables afin d’assurer une victoire au président sortant. Wait and see.

Youssouf Sissoko
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