FUSILLADE DE LA TERRASSE Le film de l’attaque

Les deux suspects arrêtés « pas impliqués » dans la fusillade
Les deux suspects arrêtés par la police malienne sont des délinquants maliens de droit commun mais ne sont « pas impliqués » dans l’attentat dans un restaurant de Bamako qui a fait cinq morts, a appris l’AFP de source policière. « Ils avaient des armes pour commettre des larcins, de petits hold-up, mais ils ne sont pas au cœur des derniers actes terroristes perpétrés » à Bamako, a déclaré à l’AFP un haut responsable de la police malienne, précisant qu’ils n’étaient « pas impliqués » dans l’attentat.

Le groupe de Belmokhtar a revendiqué la fusillade
L’attaque de « La Terrasse » a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a dit vouloir venger son « prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué », en allusion aux caricatures de Charlie Hebdo, et un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l’armée française en décembre dans le Nord du pays. Avant même cette revendication dans un enregistrement audio diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, le gouvernement malien avait dénoncé une attaque « terroriste », affirmant qu’il ne se laisserait « pas intimider par ceux qui n’ont d’autres desseins que de faire éloigner les perspectives de la paix ».

Le gouvernement ne se laissera « pas intimider »
L’attaque, qualifiée de « terroriste » par le gouvernement malien, a été revendiquée samedi par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, mais le pouvoir affirme qu’il ne se laissera « pas intimider par ceux qui n’ont d’autres desseins que de faire éloigner les perspectives de la paix ». « Les Maliens doivent comprendre qu’il n’y a rien au-dessus de la paix », a déclaré le Premier ministre Modibo Kéita à l’issue d’un Conseil de défense, présidé par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita.

Enquête à Paris pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste
La justice française a ouvert samedi une enquête pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes après l’attentat qui a tué cinq personnes, dont un Français, dans un restaurant du centre de Bamako. Une enquête de ce type est automatique quand un Français est victime d’un crime à l’étranger. Elle a été ouverte par le parquet de Paris pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes, et confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), a appris l’AFP de source judiciaire. Deux Européens, dont un Français et un Belge, et trois Maliens ont été abattus.
« Mesures communes » franco-maliennes pour renforcer la sécurité (Elysée)
Le président de la République, François Hollande, et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita, ont convenu après l’attentat de Bamako de « mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali », indique l’Elysée samedi dans un communiqué.
Cette décision, relève le communiqué, a été prise au cours d’un entretien de François Hollande avec Ibrahim Boubacar Kéita, à la suite de l’attentat qui s’est produit dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant du centre de la capitale malienne, et qui a coûté la vie à deux Européens, dont un Français, et trois Maliens.
« Les deux présidents ont examiné les modalités de la coopération sur l’enquête en cours », poursuit le texte. « Ils ont également décidé de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali », ajoute le communiqué. François Hollande a fait part à son interlocuteur « du soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme ».

LES  REACTIONS A TRAVERS LE MONDE
François Hollande offre « l’aide de la France »
Le président de la République française dénonce avec « la plus grande force le lâche attentat ». Il a promis à son homologue malien, Mali Ibrahim Boubacar Kéita, avec lequel il s’est entretenu, le « soutien total de la France dans la lutte contre le terrorisme ». Les deux dirigeants ont convenu de « mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali » et « examiner les modalités de la coopération sur l’enquête en cours », a indiqué dans l’après-midi l’Elysée dans un communiqué. Par ailleurs, l’ambassade de France, « a constitué une cellule de crise, averti les Français dès cette nuit et renforcé la sécurité de nos implantations en liaison avec les autorités maliennes »

« Nous ne céderons jamais », assure Manuel Valls
Le Premier ministre a assuré le président malien de son soutien. Dans un tweet signé de ses initiales, signe, en principe, qu’il l’a lui-même rédigé, il s’est déclaré « horrifié » par « l’abjecte attaque terroriste » à Bamako. « Nous ne céderons jamais », conclut-il, trois mois tout juste après l’attaque dans la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier à Paris.

Le Quai d’Orsay appelle les ressortissants à la prudence
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a lui aussi condamné « avec force cet acte odieux et lâche ». « Tout doit être fait pour retrouver les auteurs de ce crime, qui renforce notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes », assure le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué. « Notre ambassade, qui a ouvert une cellule de crise, est entièrement mobilisée aux côtés des autorités maliennes », ajoute le Quai d’Orsay. Dans l’après-midi, le ministre a appelé les ressortissants à la prudence.

La pensée aux familles de Claude Bartolone
Sur Twitter, le président de l’Assemblée nationale a évoqué un « crime dans un restaurant », avant d’adresser ses pensées aux familles des victimes et aux autorités maliennes.

L’UE souligne l’importance d’arriver à un accord de paix au Mali
Dans un communiqué, la vice-présidente de l’Union européenne, Federica Mogherini a, elle aussi, adressé ses pensées aux familles des victimes, notamment aux proches de « l’officier de sécurité de la Délégation de l’UE au Mali, un ressortissant belge qui travaillait à nos côtés ». « Ces actes, écrit-elle, ne peuvent que renforcer l’importance de parvenir à la conclusion d’un accord de paix au Mali afin de garantir que la loi, l’ordre et la sécurité soient respectés dans l’ensemble du pays ».

L’indignation de John Kerry
Le secrétaire d’Etat américain, qui était à Paris pour une réunion sur le nucléaire iranien, ce samedi après-midi, a fait part de son indignation face à « un acte horrible et lâche ». « Ces attaques horribles et lâches, ces actes de terrorisme (…) ouvrir le feu dans un restaurant rempli de civils innocents, ne font que renforcer notre détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes où qu’il survienne », a-t-il déclaré.

Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’attaque
Le Conseil de sécurité de l’ONU a « condamné avec la plus grande fermeté » l’attentat qualifié de « terroriste » dans un restaurant à Bamako, qui a tué cinq personnes, y compris des employés de l’ONU, selon un communiqué publié samedi. Les quinze pays membres du Conseil demandent au gouvernement malien « d’enquêter rapidement sur cette attaque et de traduire leurs auteurs devant la justice ».
« Les responsables de cette attaque doivent rendre des comptes », insistent-ils, en précisant que des civils tués travaillaient pour le Service de déminage de l’ONU, la mission de l’ONU au Mali (Minusma) et l’Union européenne.
Le Conseil réaffirme « la nécessité de lutter, par tous les moyens, selon la charte des Nations unies, contre les menaces à la paix et à la sécurité internationale causées par des actes terroristes ». « Tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient le moment, le lieu, ou l’auteur », estime-t-il.

La Belgique condamne l’attentat « lâche, ignoble » de Bamako
Le ministre belge des Affaires étrangères a condamné samedi un attentat « lâche, ignoble » qui a coûté la vie à cinq personnes dont trois Européens à Bamako, en marge d’une réunion de l’Union européenne à Riga. Trois morts dont un casque bleu dans des tirs meurtriers de roquettes et d’obus à Kidal
Hier dimanche 8 mars, « le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d’une trentaine de tirs de roquettes et d’obus », a annoncé la force onusienne dans un communiqué, ajoutant qu’elle a dû riposter. Trois personnes ont perdu la vie – un soldat de la Minusma et deux civils. On dénombre également une douzaine de blessés, dont huit casques bleus et quatre civils.