FOURNITURE D’ÉLECTRICITÉ : Les travaux de la centrale de Sirakoro ralentis à cause de l’embargo

Malgré les promesses des différentes régimes, l'accès permanent à l'électricité demeure un rêve pour la majorité des Maliens

Suite aux coupures intempestives de l’électricité, le directeur général de l’Energie du Mali (EDM-SA) a organisé une visité de terrain à la centrale électrique de Sirakoro, suivie d’une conférence de presse, le vendredi 15 avril 2022, à  la Maison de la presse. L’objectif était d’exposer la vétusté du matériel devant les consommateurs, les causes du retard dans la mise en service de la station de Sirakoro et d’expliquer la situation financière de ladite société.

Le directeur général de l’EDM SA, Oumar Barou Diarra, a expliqué ors que le système électrique du Mali est réparti entre un réseau interconnecté et des centres isolés. Il assure que  le taux de croissance moyen de la demande est de l’ordre de 10 à 15% par an. Pour lui, ce système s’articule autour de trois volets : la production, le réseau de transport et le réseau de distribution, qui se trouvent tous dans un état de vétusté avancé. Il estime que la production est constituée d’un mixte énergétique dominé par le thermique à plus de 60%. Et d’ajouter que les investissements, devant permettre la densification appropriée de ce réseau en parallèle avec l’évolution du nombre de client et des charges d’énergie, n’ont pas été réalisés depuis des années, l’énergie disponible ne peut être transitée sans difficultés vers la clientèle. Selon lui, le nombre de client à fin 2021 était de 749 020, dont 205 471 BT (post payé), 540 636 BT (prépayé).

Sur le plan financier, il soutiendra que l’EDM-SA est une société structurellement déséquilibrée depuis plusieurs décennies du fait des coûts de production largement supérieurs aux prix de vente de l’électricité à la clientèle. « La société enregistre un déficit de plus de 200 milliards FCFA en fin 2020. Une situation de trésorerie qui ne permet pas la mise en œuvre des plans de maintenance préventifs et curatifs. Cette situation technique et financière est due au manque d’investissement dans le sous-secteur de l’électricité, entrainant une politique de couverture de la demande par une énergie d’urgence technique inabordable. 

S’agissant de la centrale de 100 MW de Sirakoro, le planning prévoyait une mise en service graduelle avec l’arrivée des premiers 25 MW sur le réseau pour mi-avril 2022 et la mise en service totale pour fin juin 2022. Ce calendrier est compromis par la situation de crise. Toutefois, les travaux ne sont pas arrêtés et évoluent pour une mise en service prévisionnelle courant troisième trimestre 2022 » a souligné le DG de l’EDM SA.

Pour le projet de la mise à disposition de quatre centrales dont 3 de 50 MW (a Kati, Kalaban et Sikasso), une de 30 MW (Darsalam), dont les premiers 50 MW étaient attendus pour fin février et le reste avant la période de forte chaleur, le patron de l’EDM, Oumar Diarra, a confirmé que ces conditions financières ont pu être accomplies. Et d’ajouter que courant mai, les premiers 50 MW seront en service à Kati, dont le génie civil est déjà en cours. 

En guise de perspective, il indiquera que l’EDM SA a élaboré un plan de développement quinquennal du sous-secteur de l’électricité sur la période 2022-2026,  dont la mise en œuvre coûtera environ 2 300 milliards FCFA, dont 1 300 pour les projets du partenariat public-privé. 

Par rapport à la visite de terrain effectuée à Sirakoro, le chef de projet, Ousmane Coulibaly a rappelé que la centrale devrait être opérationnelle le 22 Avril. Mais, à l’en croire, tous les matériaux n’ont pas pu être acheminés à Bamako, à cause de l’embargo. Et de confirmer que jusqu’à présent, certains matériels sont toujours bloqués à Abidjan. Toutefois, les travaux ne sont pas arrêtés et évoluent pour une mise en service prévisionnelle courant 3ème trimestre 2022.

Abréhima GNISSAMA