FORTIFICATION DE L’IMAGE DE MARQUE VIVANTE D’UN MALI NOUVEAU

Aussi, au lendemain de la commémoration du 52ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale (tout un symbole fort de fierté, de communion, de méditation…), l’occasion est  propice pour souligner que  de tels faits historiques  constituent une source d’inspiration réelle pour les générations montantes. Certes, le Mali moderne traverse une phase cruciale et décisive de sa vie, de son avenir dans un monde confronté à toutes sortes de mutations mais ce n’est qu’une situation conjoncturelle éprouvante qu’il saura surmonter.

Les perspectives qui seront ainsi ouvertes ne peuvent qu’être heureuses pour l’apaisement des populations, pour le développement durable sur fond d’actions concertées et harmonisées.

Il reste évident que, face à un monde secoué par les trémulations afférentes aux jeux et enjeux  sur le plan international, aux aléas climatiques, aux vicissitudes d’une nature capricieuse et sans pitié sur le plan national, notre pays n’a pas tellement le choix : il doit davantage s’affirmer, « parler », expliquer, convaincre, en un mot, communiquer activement pour renverser les tendances. Une opportunité demeure la mise à contribution des figures emblématiques, des communicateurs surdoués qui ne manquent point sur l’ensemble de l’étendue du territoire national.

Et plus efficaces sont ses actions de communication, plus forte devient son image envers les citoyens, les partenaires sociaux, les partenaires au développement et, d’une manière générale, envers tous ceux qui, de près ou de loin, œuvrent pour le retour rapide de la paix et de la cohésion sociales.

Le pays traverse une zone de turbulences comme l’ont fait, dans le passé, de grands pays dont les Etats-Unis, la Chine (souvenons-nous de la longue marche), le Viet Nam, la RD Congo, le Nigéria etc. Il va s’en sortir, « In Cha Allah », renforcé de la plus belle manière.

Aussi, pour mieux se faire connaître et apprécier, pour rassurer et se faire respecter, le Mali doit donc communiquer le mieux possible afin que son image, perturbée par un contexte si pesant, soit positive, à la fois riche et cohérente et s’impose, au jour le jour, à travers des créneaux susceptibles de lui donner sa véritable personnalité, reconnaissable et appréciable de facto, parce que fruit d’un précieux héritage socio-culturel.

Les acteurs concernés à divers niveaux doivent constamment s’impliquer et s’appliquer  pour informer utilement le grand public, pour dialoguer avec les milieux de pression, les médias, maîtriser les signes extérieurs d’image dans une optique favorable à l’intérêt national.

Nous sommes dans un environnement difficile et particulièrement exigent. Par la force des choses, le pays est atteint d’un mal passager, mais asphyxiant et contagieux ; il est malade par la faute de quelques compatriotes, propulsés, sans préparation suffisante, sans adaptation professionnelle, à des postes clés de management des hommes, ne maîtrisant ni le caractère, ni le tempérament des collaborateurs, encore moins  les  sautes d’humeur que sont capables d’afficher ces derniers devant l’urgence et la complexité de certains  problèmes à résoudre.

Par un traitement approprié, des dispositions spéciales, voire exceptionnelles,  la période de « convalescence » pourra être  réduite à sa plus simple expression à condition, cependant, que  nos autorités politiques et administratives s’engagent à faire de la communication de proximité un tremplin incontournable, un outil de  gestion saine et transparente au service exclusif de la nation toute entière. Ce n’est certainement pas par un coup de baguette magique que les difficultés récurrentes de notre pays vont se régler. Le redressement, l’assainissement d’un pays en hibernation prolongée, son essor, tout cela constitue un travail de longue haleine, contraignant pour tous.

L’image de marque vivante de la nation malienne qu’il convient de préserver continuellement, vaille que vaille,  n’est autre chose que la somme des images de chacun des quatre  grands pouvoirs appelés à jouer un  rôle important dans la sortie des crises actuelles : l’exécutif, le législatif, le judiciaire, la presse (dont la liberté d’expression est un acquis inestimable à consolider).

Cependant, deux écueils sont à éviter coûte que coûte : la surinformation qui sollicite trop le public et la mal information qui ne favorise pas du tout le passage des messages, surtout les plus sensibles.

Par ailleurs, en privilégiant les promotions, c’est toujours payant de sanctionner positivement des cadres volontaristes, nationalistes dont la rectitude morale et professionnelle ne souffre d’aucun doute, à priori. Il n’est pas besoin de tendre des pièges en vue d’abattre les agitateurs isolés comme dans le cas de ce patron d’entreprise qui, excédé, s’adresse à un employé très imbus de sa personne (toujours enclin à critiquer, à dénigrer) pour lui notifier : «nous avons décidé de vous confier plus de responsabilités. Désormais, vous serez responsable de tout ce qui va mal dans l’entreprise ».

Enfin, moins expéditive, l’histoire qui suit est évoquée à dessein pour communiquer autrement en tentant d’arracher un sourire, même du bout des lèvres, aux sceptiques, aux pessimistes crispés par les soucis quotidiens, l’attentisme, alors que la patrie est menacée dans son essence:   « une jeune dame présente son soupirant à son père, médecin. Le lendemain, le toubib demande à sa fille :

tu as dit à ce jeune homme ce que je pense de lui ;

oui, Papa ;

je suppose qu’il est furieux ;

pas du tout. Il prétend que ce n’est sûrement pas la première fois que tu fais un mauvais diagnostic ».

Bonne fête nationale ! Que Dieu bénisse le Mali ! Amen!

Par Chirfi Moulaye HAIDARA, Ingénieur et Chercheur,

Le Républicain Mali 03/10/2012