FORMATION PROFESSIONNELLE : L’APPORT BIENVENU DE LA DIASPORA

Mohamed Salia Touré, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle

Conscientes du potentiel de nos compatriotes vivant à l’étranger, les autorités veulent en faire un des piliers du développement socioéconomique de notre pays.

Cela passera par leur contribution à l’employabilité des jeunes

Les travaux de la conférence de haut niveau pour «la mobilisation des compétences de la diaspora pour l’emploi» au Mali ont débuté hier sous le leadership du Premier ministre, Moctar Ouane.

La rencontre a regroupé plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene.

Y étaient également la coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies et coordonnatrice humanitaire pour le Mali, Mbaranga Gasarabwe.

Notre pays dispose d’une importante communauté vivant à l’extérieur du pays.

Le nombre des Maliens de l’extérieur est estimé à plus de cinq millions.

Notre diaspora comprend notamment des investisseurs et des experts hautement qualifiés qui peuvent faire bénéficier les jeunes de leur savoir-faire.

Le pays a besoin de leur compétence pour son développement économique, social et culturel.

La rencontre de deux jours a pour objectif principal de mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires à la mise en œuvre du programme «mobilisation des compétences de la diaspora pour l’emploi».

En procédant à l’ouverture des travaux, Moctar Ouane a salué l’initiative de cette rencontre.

Selon lui, il s’agit en l’occurrence d’une problématique à laquelle le gouvernement accorde un ordre de priorité élevé comme l’atteste au demeurant le Plan d’actions du gouvernement de la Transition qui sera présenté devant le Conseil national de la transition le 19 février prochain.

Le chef du gouvernement a rappelé qu’une des priorités majeures de son équipe est d’œuvrer à accélérer le développement économique du pays, de créer plus de richesses et d’emplois durables et de lutter efficacement contre la pauvreté.

Dans cette perspective et conformément au Plan d’action de la politique nationale de l’emploi, tous les acteurs de tous les secteurs et domaines socioéconomiques doivent être impliqués en faveur du développement de l’emploi au Mali.

«Participe de cette dynamique la mobilisation de la diaspora et des Maliens de l’extérieur dans le développement des entreprises et la promotion de l’emploi dans notre pays», a souligné Moctar Ouane.

Et de rappeler qu’en 2017, les Maliens de l’extérieur et la diaspora malienne ont injecté, par les canaux officiels, plus de 538 milliards de Fcfa dans l’économie du pays au moyens de transferts d’argent à leurs proches et/ou dans des projets sociaux et communautaires.

Des transferts qui représentent trois fois le volume de l’aide publique au développement.

PRIORITÉ- Le chef du gouvernement a exprimé toute la gratitude de son équipe aux Maliens de l’extérieur et à la diaspora malienne pour leur implication effective pour la réalisation des actions de développement.

Et d’indiquer que le gouvernement veillera à la dynamisation des instances de pilotage, de mise en œuvre et de suivi-évaluation pour atteindre les objectifs visés par le programme «mobilisation des compétences de la diaspora pour l’emploi au Mali».

En prenant la parole, Mme Mbaranga Gasarabwe a rappelé que le Mali, à l’instar des autres pays du Sahel, n’échappe pas aux défis de la pauvreté, auxquels se sont ajoutés depuis l’année dernière les impacts de la pandémie du coronavirus démultipliant les problèmes du chômage et surtout de l’insertion professionnelle des jeunes dans les pays.

«Le gouvernement n’a pas manqué de faire de ce problème de l’emploi des jeunes une véritable priorité et de rechercher des stratégies idoines pour améliorer la situation de la jeunesse et des demandeurs d’emplois.

La conférence qui nous réunit ce jour vient à point nommé et participe à cette stratégie d’inverser les tendances pour donner l’espoir aux populations vulnérables, les femmes et surtout les jeunes», a t-elle dit.

La coordonnatrice résidente du Système des Nations unis au Mali a réaffirmé l’engagement du Système des Nations unies à ne ménager aucun effort pour appuyer le gouvernement dans une étroite collaboration avec l’ensemble de ses partenaires pour le succès de ce programme, porteur d’espérance pour le Mali.

Depuis Dakar, le directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Christopher Gascon a affirmé que compte tenu des contributions fructueuses de la diaspora malienne au développement de son pays, son organisation salue la présente rencontre pour faire de la diaspora un des piliers du développement social et de la croissance économique du pays à travers la mise en place de mécanismes innovants de mobilisation, de soutien, de structuration, de transfert de compétences de la diaspora malienne.

Son organisation partage également la vision du gouvernement du Mali qui accorde une importance particulière à la question de la migration en générale ainsi qu’à celle qui touche spécifiquement les Maliens de l’extérieur.

Cette conférence de haut niveau s’est déroulée sous forme de panels en plénière, structurés autour de quatre thématiques.

Au cours de la première plénière, les partenaires ont réitéré leurs engagements à soutenir le programme en fonction de leurs domaines d’intervention respectifs.

Les partenaires représentés à la rencontre sont l’Union européenne à travers son ambassadeur, Bart Ouvry, le Danemark, l’Agence française de développement (AFD), l’Unesco, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).

Aminata Dindi SISSOKO

Source : L’ESSOR