Football : la crise à Marseille en 3 questions

 contre Saint-Etienne (2–1) a fait mal, ce mercredi, en match en retard. Elle accentue une crise pour une équipe éliminée des trois coupes (Europa League, Coupe de France et Coupe de la Ligue) et qui glisse dans le ventre mou en Ligue 1.

Les chiffres sont terribles. Sur les 5 dernières journées de Ligue 1, l’OM est dernier, avec deux points, et sa défense (29 buts encaissés) est la pire de l’histoire du club à mi-parcours depuis 1984–85. Questions autour d’une crise.

Garcia est-il menacé ?

A priori pas de révolution à attendre du côté de l’entraîneur Rudi Garcia, qui garde le soutien de sa direction. Il n’est pas en danger immédiat.
Mais si son équipe ne retrouve pas la victoire, qui la fuit depuis neuf matches, la question finira par se reposer, même s’il a prolongé il y a deux mois et demi, même si le licencier lui et son staff coûterait cher (10 à 12 millions d’euros). 

« Le coach n’est pas abattu et les joueurs n’ont pas à être abattus », assure Garcia, toujours combatif, mais touché par le scénario de la défaite à Saint-Etienne (2–1) en match en retard.  « On ne va pas lâcher, hein! on va tout donner, c’est notre état d’esprit », promet Luiz Gustavo après cette énième désillusion dans le Forez.

Caen, match à ne pas perdre ?

Pour Marseille, 9e, le podium, synonyme de Ligue des champions, est à huit longueurs, et même avec un match en retard, à jouer le 5 février contre Bordeaux, ce gouffre paraît compliqué à combler pour ce groupe dont la confiance chancelante a de nouveau souffert.

Perdre à deux minutes de la fin après avoir dominé, à cause d’une ultime erreur de défense sanctionnée par Wahbi Khazri, a jeté du sel sur les plaies. « Ils ont été meilleurs que nous, ils méritaient mieux sur ce match-là », concède le buteur tunisien.

C’est gentil, Wahbi, mais « ça fait mal », lâche Morgan Sanson. Le milieu marseillais, méconnaissable depuis de nombreux matches, assure qu’il y a aussi « du positif dans beaucoup de domaines, c’est ce qu’on va retenir ».

« Je leur ai dit déjà après Monaco (1–1), on est sur le bon chemin, renchérit Garcia, mais il n’est pas assez large pour prendre des points. Objectivement, il faut que ça arrive maintenant ». Une victoire à Caen dimanche relève de l’urgence.

Le groupe peut-il imploser ?

Garcia ne s’est pas étendu sur les 90 minutes passées sur le banc par Dimitri Payet, qui « était une décision tactique ».  Avec son capitaine, hors de forme, remplaçant, le groupe vit-il toujours aussi bien ? face à l’ASSE, l’OM était organisé avec une défense à 3 axiaux et sans véritable attaquant. Ocampos et Thauvin étaient devant. Germain ? Sur le banc. Mitroglou ? Pas dans le groupe. L’arrivée de Balotelli est toujours espérée. mais l’Italien, en rupture avec Nice, n’a pas marqué en première partie de saison…

Steve Mandanda a recadré Lucas Ocampos qui a laissé Yann Mvila lancer Khazri sur le premier but, et Rolando a éclaté de colère après le 2e but poignard…

Le défenseur portugais, dont la malheureuse passe dans l’axe a été décisive à ce moment pour Khazri, a déminé une éventuelle polémique.
« On a pris un but, c’est pour ça que je râle, ce n’est pas contre quelqu’un en particulier », explique Rolando.

« On a besoin de gagner un match pour remonter au classement, mais on peut jouer ce football encore » veut croire Luiz Gustavo.

Khazri lui aussi garde la foi en l’OM. « Je ne suis pas inquiet pour eux, ce sont des joueurs talentueux, Flo (Thauvin) n’est pas champion du monde pour rien, Luiz Gustavo n’a pas gagné la Ligue des champions pour rien, c’est une mauvaise période mais ça reste des tops joueurs ».

« Ils vont redresser la barre, j’espère pour nous le plus tard possible parce que c’est un ogre du championnat, mais ils auront leur mot à dire », conclut le bienveillant tunisien.

Mais au bout du 19 matches, l’OM de Rudi Garcia ne compte que trois points de plus que l’OM de Michel…