Fin de l’année du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali : Au revoir le folklore !

En 1960, 17 pays d’Afrique noire francophone était libérés du joug colonial français.  C’est la commémoration des 50 ans de  cette libération qui a été fêtée un peu partout en Afrique. Mais, le hic, c’est que 50 ans après, ces pays sont confrontés à d’énormes problèmes économiques, politiques et socio- culturels. Ainsi des pays comme le Gabon et la Côte d’Ivoire, le Cameroun  ont fêté dans la modestie et la discrétion.

Contrairement à ces pays, nos autorités ont dépensé des milliards pour l’organisation des festivités du 50ème anniversaire. Pour bon nombre de maliens,  qui peinent à trouver la subsistance journalière, cette célébration grandiose  relevait purement et simplement  du folklore. Au regard de sa situation  socio- économique morose,  le Mali n’avait pas besoin d’une manifestation grandiose pour la célébration du cinquantenaire. Même  les pays  plus nantis que le notre, à savoir le Gabon et la Côte d’Ivoire, ont fêté dans la discrétion. Ces pays ont plus de moyens que le Mali, mais leurs autorités ont voulu fêter les 50 ans d’indépendance  dans la modestie.

Ainsi, l’année 2010 a été riche en manifestations dans notre pays. Pour ce faire, un comité d’organisation du Cinquantenaire, dirigé par le Professeur Oumar Hamadoun Dicko, a été mis en place. Outre  la célébration avec faste des festivités du 22 septembre, on a eu droit à la course des chevaux, des pirogues, des chameaux et la biennale du cinquantenaire en décembre à Sikasso, qui sont tous des évènements budgétivores. Mieux, des opportunistes de tout genre ont inventé toutes sortes de stratégies pour se faire de l’argent.

A cause de l’organisation de ce cinquantenaire, beaucoup de priorités nationales ont été oubliées ou carrément laissées au profit de manifestations folkloriques.

L’exemple le plus frappant est le problème scolaire. L’année scolaire 2009-2010 a été marquée par une série de grèves au niveau des différents ordres d’enseignements pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Pire, l’Etat doit plus de deux  milliards de Francs Cfa  d’arriérés aux écoles privées au titre de l’année scolaire 2009- 2010.

L’Etat malien, au lieu de faire face aux dépenses prioritaires, a englouti des milliards pour la célébration du Cinquantenaire de notre accession à l’indépendance. Cela est une injustice pour notre population où 80% peinent à trouver la subsistance journalière, souffrent de maladies, manquent d’eau potable, confrontés à la cherté de la vie, à l’exclusion  ou la non orientation de leurs enfants pour des critères fallacieux. Des priorités existent dans tous les secteurs du développement de notre pays. Nos gouvernants doivent s’atteler d’abord à la recherche de solutions à ces priorités plutôt que d’organiser l’anniversaire d’une indépendance qui n’est que de nom.

L’année du cinquantenaire, selon les autorités a pris fin en décembre dernier par la biennale artistique et culturelle de Sikasso. Maintenant, nos gouvernants doivent descendre sur terre et faire face aux problèmes de développement de notre pays qui traîne à la queue du développement. Les cinquante prochaines années à venir doivent être mis à profit pour amorcer un réel épanouissement socio- économique ne notre pays.

Moussa Diarra

La Révélation 07/01/2011