Festival de musique traditionnelle de Kolondiéba

El Habib Mariko, Premier adjoint au maire de Kolondiéba, a indiqué que cet évènement permet de rappeler aux populations une valeur traditionnelle du terroir qui est la danse. Selon lui, trois jours durant, cette manifestation devait permettre à la population de vivre aux sons des différents instruments de musique et des multiples pas de danses traditionnelles qui symbolisent nos faits et gestes et nos relations avec la nature. « En plus de son objectif festif, cet évènement est un havre de cohésion sociale, d’apprentissage et un moyen efficace de pérennisation de nos danses traditionnelles », a-t-il indiqué. Pour sa part, Youssouf Koné, administrateur délégué de la Radio Kayira de Kolondiéba, a salué les 25 troupes qui ont bien voulu prendre part à la première édition du Festival de musique traditionnelle. « Notre mission à la radio Kayira, c’est aussi de faire la promotion des troupes maliennes qui ne sont pas bien connues », a-t-il noté.

En sa qualité de Directeur général du Réseau de Communication Kayira, Dr Oumar Mariko, député élu dans le cercle de Kolondiéba, a salué tous les artistes qui sont venus des localités du pays qui abritent une radio Kayira. « Notre Réseau de communication a été créé pour faire la promotion de la culture malienne, afin que les hommes et femmes qui oeuvrent dans ce secteur puissent en vivre », a-t-il déclaré. Avant d’indiquer que la matérialisation  de cette volonté de son réseau a été affichée pour la première fois, il y a 14 ans, avec l’organisation de Festival du Balafon de Koutiala (Festbala). Selon Dr Oumar Mariko, si le festbala est aujourd’hui à 14 éditions, la deuxième initiative de Réseau à Ségou, avec le festival de Sogolon et de Bara, s’est arrêtée à une seule édition, avec un budget de 3, 5 millions de Fcfa, dont seulement 500 000 Fcfa du ministère de la Culture. Toujours selon Dr Oumar Mariko, sa radio a initié à Kita le festival du Birigo qui n’a pas excédé trois éditions. Il dira qu’à Mahina, le Festival Dansa-Djaoura, après six éditions, est aujourd’hui en veilleuse. En même temps qu’à la population de Kolondiéba, Dr Oumar Mariko a lancé un appel vibrant à toutes les populations des localités qui abritent une radio Kayira, donc, un festival initié par le Réseau de communication kayira, à suivre le bel exemple de Koutiala, où le festival est porté par les femmes et les jeunes. « Vous devez vous battre pour la promotion de notre patrimoine culturel à travers la mobilisation d’un financement local. Il ne faut pas toujours attendre les bailleurs de fonds. Ils nous aident pour commencer, mais, c’est à nous que revient la responsabilité de faire la promotion de notre culture », a-t-il déclaré. Selon Dr, Oumar Mariko, il faut que la population de Kolondiéba s’investisse avec la Radio kayira pour la promotion des rythmes, des pas de danses et des instruments qui sont en perte de vitesse. « Par notre action, nous voulons amener la jeunesse à aimer les instruments traditionnels, les rythmes et les pas de danses, afin de leur bonne transmission de génération en génération », a-t-il ajouté. Pour sa part, Ogobara Augustin Perou, Préfet du Cercle de Kolondiéba a souhaité la bienvenue aux festivaliers qui sont venus de Kayes, Niono, Ségou, Koutiala, Mahina, Kita, Bougouni et des différents villages des communes de Kolondiéba. « C’est une occasion de brassage, de découverte renouvelée de soi-même, une occasion certaine pour chacun de nous de réincarner les vertus ancestrales et cardinales de notre société », a-t-il déclaré. Avant d’annoncer le démarrage de la première édition du Festival de musique traditionnelle de Kolondiéba.

Kolondiéba expose son riche folklore

Tout juste après l’ouverture du festival par le Préfet de Kolondiéba, les spectateurs ont eu droit à un défilé exceptionnel des troupes de danses. Comme pour exorciser l’espace, la confrérie des chasseurs de Kolondiéba, avec les tirs de poudre blanche, a annoncé les couleurs. Dramane Zié, le célèbre joueur de « Bonlon » originaire de Tintiri qui n’est plus à présenter pour avoir joué dans l’Opéra du Sahel, accompagné de jeunes danseurs, nous a rappelé ce qu’il sait faire le mieux sur terre : jouer le « Bonlon ». Il a été suivi par la troupe « Bolon » de Zoumana Sangaré de Koutiala et de la troupe de « Bonlon » de Solomane Togola de Koumatou. Eh, oui, Kolondiéba sans le « Didadi », c’est comme aller à Rome sans voir le Vatican.

Et, pour annoncer l’entrée en scène du « Didadi », les organisateurs ne pouvaient mieux faire en programmant Madou Bah de Kélékélé. A le voir courir de gauche à droite avec son gros tambour accroché au cou grâce à une corde, Madou Bah est vraiment une virtuose. Après lui, ce fut le défilé des groupes de « Didadi » : « Didadi Karitio » de Massamakana, « Didadi Siaka Sangaré » de Boromba et le « Didadi Hamidou Coulibaly » de Mafélé. Mais, le Didadi n’étant pas le seul rythme de danse prisé dans le cercle, les spectateurs ont eu droit à la prestation du groupe « Kamalengoni » de  Solo Koné de Toulomadio, de la troupe « N’tjifoly » de Nangalasso, de la troupe « N’tjibara » de Bakary Diallo de Kadiana, la troupe « Yabara » de Minata Koné de Fakola, de la troupe « Yabara » de Koloni Foulala, la troupe Solo « Djembé » et de Maïmouna Diakité de Kolondiéba, la troupe « Yobosso » de Yacouba Traoré de N’gongoro à Kadiana, la troupe « Barafulani » de Moussa Diarra de Wôblé et le « Donso Ngoni » de Kalakan. A partir de ce défilé, la nouvelle est allée à la vitesse du vent pour convaincre les plus sceptiques que Kolondiéba allait vivre trois jours d’animation. Vendredi 17 juin 2011 et samedi 18 juin 2011, les différentes troupes ont rivalisé d’ardeur et de virtuosité pour faire revivre des sonorités d’instruments et de pas de danse en voie de disparition.

Assane Koné

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Des artistes formés sur les enjeux politiques actuels

Dans le cadre du Festival de musique traditionnelle de Kolondiéba, le Réseau de Communication Kayira, en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburg d’Allemagne, y a organisé du 15 au 17 juin 2011, une formation de 25 artistes dans la sensibilisation des populations sur les enjeux politiques actuels du Mali, de l’Afrique et du monde.

« Former des artistes à comprendre les enjeux de l’aliénation afin de dégager un art et une musique de combat qui puissent amener les populations des aires d’écoute des radios Kayira à comprendre la politique et s’impliquer d’avantage ». Tels sont les objectifs d’une formation que le réseau de Communication Kayira et la Fondation Rosa Luxemburg, ont organisé, en marge du Festival de musique traditionnelle de Kolondiéba, à l’intention de 25 artistes venus de plusieurs localités du pays : Kayes, Niono, Ségou, Koutiala, Mahina, Kita, Bougouni et des différents villages des Communes de Kolondiéba. Dr Oumar Mariko, directeur général du Réseau de Communication Kayira a rappelé que son réseau organise depuis quelques années des festivals de danse populaire dans les différentes localités où ses radios sont installées. Selon lui, ces festivals mobilisent les populations autour des thèmes sur l’exclusion sociale, la décentralisation, la lutte contre la corruption et la participation des jeunes et des femmes dans les activités de développement. « Si les artistes sont formés sur ces thématiques, il n’y a aucun doute leurs productions seront mieux faites pour la sensibilisation de nos populations », a-t-il déclaré. Avant de mettre un accent sur le caractère populaire des festivals de la Radio kayira qui mobilisent des milliers de participants à travers le pays. « Vu le nombre des participants, nous comptons mettre ces espaces à profit pour échanger sur tous les aspects de développement du pays », a-t-il révélé.        

AK

Le Républicain 22/06/2011