Entre l’espoir et la déprime, l’Afrique de Mme Zuma

 

L’Afrique du Nord ouverte au souffle du jasmin n’est plus la niche à dictateurs d’antan mais le pluralisme triomphant y a ouvert une boîte de Pandore dont peuvent s’échapper les clones maghrébins des Emirs salafistes qui sont en train de fonder dans le Sahel le plus vaste état de non-droit de la planète. L’espoir naissant en Somalie ne change pas grand-chose au tableau : de nouvelles zones s’enfoncent et des anciens conflits perdurent dont celui de la zone des Grands Lacs.

Pire, les avancées du continent dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures pourraient être enrayées par une démographie qui dépasse les capacités des économies nationales. Alors que la gouvernance est presque partout en recul avec des élections meurtrières, une corruption paralysante et des perspectives aux antipodes de celles des pays émergents d’Asie. Mme Zuma n’est pas responsable des plaies du continent. Elle ne peut pas non plus en tant que présidente de la Commission de l’Ua être plus que la secrétaire des présidents des Etats membres. Mais justement à cause des problèmes de plus en plus déprimants du continent, par le timing de son arrivée ainsi que les axes d’action décelables dans son discours, la Sud africaine soulève beaucoup d’espoirs. De tous, une Commission africaine, qui ne joue pas les médecins après la mort,  s’emploie à conjurer les putschs au lieu de se contenter de les condamner.              Il s’agit donc qu’Addis-Abeba fasse comme Bruxelles, que la Commission soit la sentinelle des peuples contre le syndicat des présidents et les administrations corrompues qui plombent le continent.  La piste c’est ce que l’Ue a fait sur la Roumanie et pas les rapports folkloriques du Mécanisme Africain d’Evaluation des Pairs

Adam Thiam

Le Republicain 16/10/2012