En provenance de GAO Deux amputés exhortent l’armée à attaquer les occupants

Courant octobre, Moctar Touré, chauffeur de son état, a été dénoncé pour avoir volé des armes des formes occupantes. A peine l’information vérifiée, son propre frère du nom d’Alou Touré incite les islamistes à lui amputer la main droite en application de la charia.

Il est détenu dans les abysses de la prison de Gao également prison islamique des occupants avant de connaître la triste séance de couteau devant un public composé de membres de sa famille. Blessé dans sa chair et dans son âme, le jeune homme d’environ 30 ans, a été secouru par la Croix-Rouge pour des soins.

Terrorisé par ce qu’il venait de subir, la victime des « fous de Dieu » ne se sentait plus en sécurité dans sa ville natale (Gao) où son frère l’a livré à ses bourreaux comme Judas l’a fait avec le Christ. C’est pourquoi il a trouvé refuge à Bamako où il cherche un soutien auprès de bonnes volontés pour sa réinsertion socioprofessionnelle.
Souleymane Traoré, lui aussi chauffeur de profession qui vivait à Gao depuis 2009. Faisant office de gardien au domicile de son patron entrepreneur qui venait de quitter les lieux pour des raisons de sécurité, Solo avait souvent besoin de foule pour parer à toute attaque éventuelle des occupants.

C’est de là que le malheur le frappera. Les jeunes pour lesquels sa femme préparait à manger souvent dont Moustapha Dansoko et Mohamed Samanta le soupçonnent de vol d’armes et le dénoncent aux éléments du Mujao.
Il reconnait avoir subrepticement enlevé des armes dans les magasins de Mujao en vue,  précise-t-il, de préparer l’arrivée de l’armée malienne. « J’enlevais des armes dans les dépôts du Mujao pour l’armée malienne. Je ne le faisais que par patriotisme. Qu’on me châtie si je faisais cet acte à d’autres fins. Mais que je sois satisfait si je le faisais pour ma patrie pour laquelle j’ai beaucoup d’affection », s’est-il lamenté.
Détenu des mois durant dans la prison de Gao en attendant son tour chez le « coupeur » de main, Solo fut effectivement amputé de sa main droite comme d’autres. Comme son camarade de fortune Moctar Touré, il quitte lui aussi Gao pour se réfugier à Bamako où il cherche soutien.

Des mains coupées vendues ?
Où vont les membres amputés ? La question taraude les esprits dans les zones occupées où des dizaines de pauvres supposés voleurs ont été privés de leurs membres. En tous les cas, certains pensent que ces parties humaines coupées alimentent un commerce illégal. La victime de la barbarie, Souleymane Traoré reste formel : sa main coupée a été vendue. Cette accusation, confirmée ou pas, ne fait qu’assombrir le tableau de chasse de ces trafiquants de drogues et d’autres produits prohibés.

Ces bandits armés que j’ai vus ne peuvent pas tenir tête à notre armée
Selon les deux jeunes gens, les bandits armés ont perdu les deux tiers de leur effectif. Et les éléments se trouvant présentement sur place ne peuvent pas tenir tête à notre armée.
« C’est vrai que ces bandits armés détenaient des armes, mais ils manquent d’effectifs. Pour se mettre en sécurité et même leur famille, certains jeunes de la ville les rejoignent. Ils seront les premiers à prendre ces bandits pour cible aux premières heures de l’offensive armée des forces loyales ».

Ançar Eddine, Mujao, Aqmi…, mêmes groupes aux appellations différentes
Les négociations avec les groupes armés ont peu de chance d’aboutir. En tout cas, selon les jeunes gens amputés, les occupants du Nord sont du même groupe. Ils changent d’appellation selon les régions. A preuve, Ançar Eddine est invité à assister aux séances d’amputation du Mujao. Donc aucune négociation n’a la chance d’aboutir.
Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers Bamako pour une offensive militaire qui viendra mettre fin à des exactions de tous genres. Avant-hier lundi, près de 25 jeunes garçons ont été arrêtés avant d’être flagellés pour certains et mis en garde pour d’autres. Ils ont arrêtés pour consommation d’alcool.
Markatié Daou et Nabila Ibrahima Sogoba   

SOS
Les nommés Souleymane et Moctar Touré sont amputés à la fleur de l’âge par les « fous de Dieu ». Ils ne connaissent d’autre métier que la conduite de véhicules. Ils sont désormais inaptes à cause de l’absence de leur main droite.
Pour vos gestes, contactez les numéros suivants : 78 08 59 10  ou 71 16 52 42

L’ Indicateur Du Renouveau 05/10/2012