EDITORIAL Côte d’Ivoire : La tragédie humaine oubliée

Il est grand temps que les leaders africains et les démocrates du monde entier prennent une sérieuse décision. Cependant, la solution proposée par le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro semble être la meilleure. Car en vérité, pour déloger le nouveau « Adolf Hitler » de la sous région ouest africaine (Gbagbo), la solution qui semble la plus décisive, et qui a toutes les chances d’aboutir à la paix sociale pour les enfants de Feu Papa Nana Félix Houphouët Boigny, c’est l’utilisation de la force militaire prônée depuis les lendemains de la crise par le Président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan.
C’est ce à quoi pensent les uns et les autres, contrairement aux propos quotidiennement soutenus par les disciples d’un Laurent Gbagbo qui, fort de la réalité actuelle qui prévaut au « pays des Eléphants », clame à tue tête qu’il n’y aura pas de guerre civile en Côte d’Ivoire.

D’ailleurs, les Ivoiriens ne sont fous pour se lancer dans une nouvelle guerre civile, surtout après celle qui a duré plus de huit ans et qui avait été orchestrée le 19 septembre 2002 par Laurent Gbagbo lui-même. D’où la question : si les Ivoiriens ne voulaient pas la paix, est-ce qu’ils allaient accepter de se lancer dans une aventure démocratique ? Si Laurent Gbagbo faisait l’unanimité auprès des Ivoiriens, allait-il perdre le scrutin du 28 novembre 2010 face à Alassane Dramane Ouattara ? Autant de questions qui suscitent des réflexions…Mais en attendant que la voix de la démocratie prenne le dessus sur celle de la xénophobie en Côte d’Ivoire, ce sont ses enfants qui continuent de tomber et périr sous les balles d’hommes restés fidèles à Laurent Koudou Guiawily Gbagbo.

A ce jour, on a tendance à oublier la tragédie humaine qui se déroule en Côte d’Ivoire au profit des vents de changement qui soufflent dans les pays arabes, et surtout au profit de la catastrophe naturelle qui vient de frapper le Japon de plein fouet. Pourtant, en analysant les choses de plus près, l’opinion internationale devrait trouver une solution à la crise ivoirienne, et cela par tous les moyens.
Si le peuple ivoirien souffre des tragiques déboires qui lui tombent chaque jour sur la tête venant de Laurent Gbagbo et de son clan, les peuples voisins de la Côte d’Ivoire souffrent encore plus, car à cause de cette crise post électorale ivoirienne, les économies des pays qui l’entourent sont actuellement comme « mortes ».
Et qui parle de crise économique parle forcement de misères et de famine à grande échelle. Et le seul responsable de tout ce mauvais scénario n’est autre que Laurent Gbagbo. Même si tout le monde avance qu’il est actuellement aux abois, personne ne pense qu’il va céder. Pour le pousser à le faire, il faudra l’y obliger. Et pour l’obliger à céder, la seule et meilleure manière demeure l’utilisation d’une force militaire légitime.

Sur un tout autre plan, même si Laurent Gbagbo a pensé à quitter le pouvoir, l’on ne croit pas que les gens de son entourage vont céder, car des xénophobes comme Pascal Affi N’Guessan, Ahoua Don Melo, Charles Blé Goudé, Appiah Kabran, Alside Djédjé, Charles Dogo et toute leur clique feront tout pour qu’il ne cède pas. Pourquoi ? Parce tous ceux dont leurs noms sont cités savent que si Laurent Gbagbo quittait le pouvoir, ils seront tous traînés devant la Cour Pénale Internationale, pour répondre des crimes qu’ils ont commis depuis le 19 septembre 2002.
Les dossiers qui pourront être retenus contre eux porteront en premier lieu sur les assassinats du Général Robert Gueï, du ministre Emile Boga Doudou, des journalistes Guy André Kiffer et Jean Hellène, de l’acteur Camara H., sur les charniers de Yopougon, d’Abobo et de Yamoussoukro ; sur le meurtre de femmes à mains nues écrasées à Abobo en début du mois de mars, etc. Voilà autant de dossiers et d’affaires qui attendent Laurent Gbagbo et son clan.

Alors, celui qui connaît la suite qui lui sera réservée après les crimes qu’il a commis, sait d’ores et déjà qu’il ne cédera pas par le dialogue. Et pour cause : on négocie avec quelqu’un qui est humain, pas avec quelqu’un qui réfléchit en inconscient…

Par Zhao Ahmed A. Bamba

Le COQ 17/03/2011