Edito : L’ADEMA face à un tournant générationnel

 

Depuis le Congrès extraordinaire de 2000, qui a vu le départ d’IBK de la Ruche, le parti est instable, ses fondements se délabrent, ses valeurs sont méconnaissables, ses leaders contestés. La cabale organisée contre le candidat désigné de l’ADEMA pour 2002, Soumaïla Cissé, a davantage fait perdre les repères au sein du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice. Toutes les têtes de pont ont fauté. Certains ont joué un double jeu, d’autres ont clairement trahi.

Personne, parmi les ténors ne pouvait plus jeter la pierre à l’autre, à quelques exceptions près. Cela a discrédité le parti, qui a perdu sa majorité absolue de 127 députés sur 147 pour se retrouver avec seulement 55 élus à l’Assemblée nationale. Cinq ans après, en 2007, malgré le soutien d’ATT, il s’est retrouvé avec 52 élus.

Pour les élections générales prochaines, les Rouges et Blancs pourront-ils encore s’imposer comme force politique majeure? Il est difficile de l’affirmer, parce qu’ils sont en train de montrer un visage désuni, à la faveur du choix de leur candidat à la présidentielle. Quatre noms reviennent régulièrement sur les lèvres: Boubèye, Iba, Me Tapo et Dramane Dembelé.

Ce dernier est le moins connu au plan national. Mais il pourrait surprendre. Jeune loup aux dents longues, Dramane Dembelé est l’ancien Directeur national de la géologie et des mines et un ancien de l’AEEM. Il est également Président de l’Association dénommée «Alternative pour un Mali debout» et membre de l’instance dirigeante de l’ADEMA. Il semble qu’il a le vent en poupe et qu’il soit la nouvelle coqueluche des Abeilles, à 47 ans révolus.

Son groupe, présidé par une dame de fer de l’ADEMA, se réunit régulièrement chez celle-ci, à Faladié, Rue du Gouverneur. Nombreux sont les dirigeants de l’ADEMA qui se bousculent au portion. Il s’agit pour  cette «Union sacrée» de barrer la route à Boubèye et à Iba, qui sont accusés d’avoir mis le parti dans le gouffre actuel, et de plaider pour un tournant générationnel.
«Nous avons toujours été des béquilles pour Boubèye et Iba. Une fois qu’ils arrivent à se tenir droits, ils nous jettent. Maintenant, c’est terminé. Nous avons un groupe, avec un esprit, une philosophie et une action communs. On ne peut pas continuer avec toujours les mêmes dirigeants. Au lieu de gérer le parti comme une famille politique, ils le gèrent comme un GIE familial», nous a confié un membre influent du groupe.

Pendant ce temps, Boubèye aussi bien qu’Iba tentent, chacun de son côté, de faire se désister «Dra» comme l’appellent ses intimes, en sa faveur. En vain. Ce qui est sûr, c’est que la méchante rivalité entre Boubèye et Iba est pour quelque chose dans la nouvelle donne qui se dessine au sein du parti. Puisque, il faut le dire, ce sont eux les barons, les références. Mais les jeunes sont perdus et ne les reconnaissent plus comme repères.
D’où la naissance de ce groupe, qui entend créer la surprise en bousculant l’ordre établi et en envoyant à la retraite les ténors. Y parviendra-t-il? Le temps nous édifiera.

Chahana Takiou

Election présidentielle 2013

Le 22 Septembre 2013-03-03 23:52:33