Edito : la diversion, le jeu favori du PM Choguel K MaigaEdito : la diversion, le jeu favori du PM Choguel K Maiga

Choguel Kokalla Maiga

Alors qu’il y a feu en la demeure Mali, le Premier ministre n’a trouvé d’autres solutions que
d’entonner son hymne favori, à savoir la France comme source de tous nos malheurs. Dans
une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux le Premier Choguel K Maiga s’est encore
adonné à son exercice favori, à savoir un réquisitoire cinglant avec comme centre d’intérêt
la France et la démocratie malienne comme étant les maux du pays. Evoquant la crise du
Niger, l’excellentissime PM accuse la France sans la nommer et toutes les organisations sous-
régionale, régionales et internationales d’avoir sanctionné le Niger à tort. Faisant l’apologie
du coup d’Etat il n’a nullement condamné la forfaiture qui a été commise par une frange
de l’armée de ce pays. Dans un ton ironique le PM a fustigé le comportement de la France
qui dit ne pas reconnaitre les autorités actuelles qui souffrent d’un déficit de légitimité et
elle rejette en bloc les décisions prises par ces dernières. Pour Choguel K Maiga la France ne
doit pas refuser de quitter le Niger parce qu’elle n’est pas chez elle. Il a profité de l’occasion
pour critiquer les autres Présidents de la CEDEAO. Comme si cela ne suffisait pas il a remis en
cause la démocratie en la qualifiant de DCI et du coup il fait l’apologie des coups d’Etat.
Comment un premier ministre d’une transition comme celle du Mali, confronté à tous les
périls puisse occulter les problèmes majeurs en s’adonnant à une diatribe vexatoire de
mauvais aloi ?
Pour rappel le PM Choguel s’est adonné à cet exercice au moment où les populations du
centre font l’objet des violences les plus meurtrières, occasionnant des déplacements
massifs des populations vers les centres urbains. Des villages entiers sont brulés et leurs
habitants errent pour échapper au glaive des terroristes. Il se livre à ce théâtre au moment
où les coupures d’électricité sont devenues quotidiennes impactant négativement sur les
activités socioéconomiques. Que dire de l’économie qui est non seulement à terre, mais
aussi et surtout l’on ne voit aucun signe d’amélioration, bien au contraire il y a une asphyxie
financière sans précédent. Choguel K Maiga divertit au moment où la vie est devenue de
l’enfer avec des denrées de première nécessité qui ne sont plus à la portée des citoyens
lambda. Il s’adonne à son exercice favori au moment où l’incertitude plane sur le
chronogramme électoral au point que le ministre en charge de l’administration territoriale
demande un réaménagement, voir une prolongation qui ne dit pas son nom. Sans se soucier
des conséquence des lourdes sanctions qui pourraient s’abattre sur le Mali en cas de
prolongation.
Comment le premier ministre d’un pays en crise multidimensionnelle peut reléguer au
second plan tous ces problèmes majeurs voir existentiels pour divertir le peuple en faisant
porter à la France le chapeau de tous nos malheurs. Au, lieu de proposer des solutions à
l’insécurité qui gangrène tout le territoire, au lieu d’offrir des réponses aux problèmes
socioéconomiques devenus presqu’endémique, au lieu de travailler à trouver un consensus
autour du chronogramme électoral pour éviter des nouvelles sanctions de la CEDEAO, au
lieu de préserver les précieux acquis démocratiques, le premier ministre entretient plutôt la
crise en ayant la même chanson et le même pas de danse, à savoir la France, la CEDEAO, la
Démocratie, la souveraineté ; sans jamais proposer des alternatives.

En somme, le Mali souffre et les maliens n’en peuvent plus donc il est temps de sortir des
discours populistes et démagogiques pour proposer des solutions idoines aux multiples et
gravissimes problèmes auxquelles le Mali est confronté. Il est temps que le pays retrouve sa
sérénité d’antan et sa paix légendaire. Tous les discours et actes doivent concourir à
l’atteinte de ce but.
Source: Alternance(Youssouf Sissoko)