Edito / GAO

 

Aux crépitements des armes ils opposaient, hier,  le drapeau des couleurs de la vie et de la lutte  de la Nation qui les a vus naitre et grandir et pour lequel aucun sacrifice ne sera   de trop. Ils opposaient l’hymne, chanson- poème en forme de fusils et de balles. Ils opposaient leurs slogans cri de cœur mais aussi cri de bravoure des hommes qui savent  qu’il va falloir peut- être  se battre et mourir seuls. Et à cette éventualité aussi, ils se sont préparés. Et peu importe. Mais jamais ne céderont ni à Boulgoundjé,  ni à  Sareïkeïna,  ni Douentza  BABA SOUBA, Soudou Baba,  ni à  Ménaka et Kidal. Jamais ne seront vendus  ni eux ni leur honneur, la corde au cou sur quelques tréteaux boiteux de marchés d’hydromel. Vaincre ou mourir et pour cette raison rarement vaincus.

Les épreuves, ce peuple de Gao, Kidal, Tombouctou connait, qui siècles après siècles les a domptées Il en connait donc les ruses  mais tout aussi ses flancs fragiles, mais tout aussi sa couardise congénitale : sécheresse, famine, choléra,  mal développement,  pauvreté, guerres et déportations. Toutes  emportées par les bourrasques nées de la dignité  pour se  frayer son chemin, le chemin de la bravoure et de l’honneur.

Cette même bravoure Askia  Touré, cette trépidante Soni Ali  Songhoy et Firhoun qui balayeront aujourd’hui et demain, l’envahisseur. Quels que soient son nom, sa forme,  ses moyens et ses motivations.

Ils sont debout,  Sofas de la République, les mains  pleines de leur bon droit et de la raison, les pieds enfouis dans ce sable chaud de chez nous, cordon ombilical de mon cœur de volcan et de ma volonté d’airain, briseurs de reins, briseurs de montagnes.

Gao sans kalach, mais Gao. Gao sans obus, mais Gao.  Gao sans chars, sans BRDM, sans avions de chasse, mais Gao. Gao les mains nues vainqueur, toujours et éternel.

S.El  Moctar  Kounta