Edito / Direction : le Nord et les urnes ?

Un bon signal donné aux communautés nomades : un Touareg et un Arabe de plus et un sédentaire de Gao font leur entrée. Et au niveau de l’architecture, pas de chamboulement sans doute pour ne pas revenir sur le difficile équilibre obtenu lors de l’accouchement douloureux du gouvernement précédent. D’ailleurs les partis politiques se trouvent renforcés par la qualité des portefeuilles et le statut de leurs représentants. La tradition de porte parole du gouvernement est rétablie avec la nomination d’un professionnel des médias au portefeuille de la communication. Si le contingent Cheick Modibo Diarra a été réduit, sans doute pour faire de la place à quelques recrues du nouveau Premier ministre, il  n‘y aura pas eu de chasse aux sorcières. Deux ministres de l’astrophysicien -aux Finances puis à la Santé- ont eu la confiance de Django Cissoko. Kati garde la haute main, s’il est besoin de le rappeler. Dernier détail : l’équipe n’a pas été resserrée comme le veut la tendance récente des pays en crise.

Tout de même, l’efficacité du weekend adoucit  l’épisode peu républicain des circonstances de la démission de Cheick Modibo Diarra. Au pays, ces circonstances sont oubliées. Mais elles ont accru les interrogations et les doutes de nos partenaires sur notre volonté à mettre fin à la transition. Seul moyen de maintenir l’élan international : commencer nous-mêmes la tâche de libération du Nord et être vu tous les jours en train de préparer les élections comme si elles devaient se tenir demain et se tenir même sans le Nord. Les Maliens ne veulent pas entendre parler de ce scénario. Mais ils l’entendront hélas de plus en plus.

Adam Thiam